Hausse minimale du Smic en janvier

SocialAnnoncer, à quelques jours de Noël, aux 1,6 million de salariés payés au Smic qu'ils bénéficieront d'une hausse de salaire limitée à 0,5 % au 1er janvier, soit 6 euros brut par mois pour un salarié à temps complet, est un exercice plus que délicat. Privilège dévolu, ce mardi, comme le veut la tradition, au ministre du Travail, Xavier Darcos.Le locataire de la rue de Grenelle a tout tenté pour ne pas apparaître comme un porteur de mauvaise nouvelle, malgré la décision de l'exécutif de ne pas accorder de « coup de pouce », comme c'est la règle depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007. Premier argument mis en avant, le changement de calendrier des revalorisations du Smic. Traditionnellement réalisées au 1er juillet, elles interviendront désormais début janvier. 2009-2010 étant des années de transition, deux hausses se succèdent à six mois d'intervalle ? en juillet 2009 et en janvier 2010. Mardi, Xavier Darcos n'a pas hésité à revendiquer une augmentation de 1,7 % du salaire minimum entre le 1er janvier 2009 et aujourd'hui. Sans préciser que ce passage de 1.321,02 euros brut mensuels à 1.343,77 euros couvrait, en fait, une période de dix-huit mois.Seconde justification du taux de revalorisation très en deçà de celui de ces dernières années (voir graphique ci-dessus), le très faible niveau de la hausse des prix. « L'inflation étant très faible, c'est bien un gain de 1,3 % du pouvoir d'achat (depuis janvier 2009) qui est prévu », a martelé Xavier Darcos, mardi. De fait, selon les chiffres dévoilés par l'Insee mardi, les prix à la consommation n'ont progressé que de 0,4 % sur un an en novembre. Mais après six mois consécutifs de baisse, la tendance commence à s'inverser. Et l'inflation devrait nettement augmenter en décembre et en janvier.L'argumentaire ministériel n'a pas convaincu les syndicats, consultés comme le patronat mardi dans le cadre de la Commission nationale de la négociation collective. « 0,5 %, ça peut paraître beaucoup. Mais 2 centimes nets de l'heure, c'est une stagnation, un gel pour les salariés. Les engagements du président de la République sur le partage des richesses ou pour la France qui se lève tôt sont aux oubliettes », a insisté Maryse Dumas (CGT), ajoutant que la CGT pèserait de toutes ses forces dans les luttes en cours sur les salaires. Déception des syndicats« Dans un pays où la croissance est largement due à la consommation, il fallait un vrai coup de pouce », a regretté Gabrielle Simon (CFTC). Même la CFDT, traditionnellement hostile aux coups de pouce, avait demandé une revalorisation de 1,5 % en raison de la situation exceptionnelle. Pour les apaiser, Xavier Darcos a promis de veiller à ce que de vraies négociations salariales s'ouvrent dans les branches et les entreprises. Pas sûr que l'argument porte?
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