Parisot baisse les cotisations et resserre les rangs

medefÉviter le grand déballage et ramener le calme dans les rangs. Temporairement au moins, Laurence Parisot a atteint l'objectif qu'elle s'était fixé pour le conseil exécutif de l'organisation patronale qui s'est tenu lundi à huis clos. La « patronne des patrons » est, en effet, parvenue à faire valider à l'unanimité le budget 2010 du Medef. Ce bel ensemble n'était pourtant pas acquis. Les états d'âme de la fédération de l'agroalimentaire (Ania), qui décidera le 17 décembre si elle reste ou non membre du Medef, ont libéré la grogne, jusque-là très discrète, d'autres grandes fédérations. Sans aller jusqu'à menacer de quitter le Medef, de nombreux poids lourds ont remis sur la table la question du rapport « coût-efficacit頻 de leur contribution à la maison mère dans un contexte de crise économique.Laurence Parisot, qui a déjà annoncé qu'elle briguerait un second mandat de trois ans en juillet prochain, a visiblement été à l'écoute de leur desiderata. « Le budget 2010 tient évidemment compte de la crise qui rend les choses difficiles pour tout le monde », a souligné la présidente du Medef, mardi, à l'occasion de sa conférence de presse mensuelle. Avant de laisser à Jean-Louis Schilansky, le trésorier du Medef, la primeur de l'annonce d'une « remise exceptionnelle de 6 % » sur les cotisations versées en 2010. À budget quasi équivalent à 2009 ? 35 millions d'euros selon nos informations ?, l'avenue Bosquet perdra 1,4 million de recettes, compensé par « des économies sur tout ce qui est programme et opérations », « un peu moins de forums et de colloques », selon Laurence Parisot. Mais avec cette ristourne forfaitaire, la direction du Medef veut couper court aux critiques sur l'année 2009. Avec des remises effectuées au cas par cas en fonction des difficultés économiques de telle ou telle fédération, beaucoup de responsables patronaux avaient regretté le manque de transparence du système.effet ciseauAutre signal envoyé aux grandes fédérations, une réflexion est engagée sur l'année de référence retenue pour le calcul des cotisations. Avec des contributions 2010 calculées sur une valeur ajoutée de 2008, voire 2007, le système en vigueur conduit dans la crise actuelle à un effet ciseau redoutable pour les fédérations cotisantes. Mais Laurence Parisot s'est bien gardée de s'engager sur la faisabilité d'une telle réforme ou sur une date d'entrée en vigueur. Plus largement, si elle est parvenue à calmer la grogne des grands adhérents, il faudra attendre jeudi pour savoir si elle a convaincu l'Ania de l'intérêt du Medef. A. L.
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