« Le stress concerne l'ensemble de la population »

Jean-frédéric poisson, dÉputé UMP des YvelinesRapporteur de la commission de réflexion sur la souffrance au travail au sein du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Jean-Frédéric Poisson dévoile les grandes lignes du rapport qui sera rendu public mercredi.Combien de salariés souffrent aujourd'hui dans leur travail ?Ce phénomène concerne l'ensemble de la population de travail. D'après les enquêtes disponibles, 53 % des salariés disent éprouver du stress au travail. Par ailleurs, un quart des hommes et un tiers des femmes souffrent de troubles psychosociaux. Ces enquêtes indiquent également que 80 % des maladies professionnelles ne sont pas identifiées comme telles. En revanche, on ne dispose pas de données épidémiologiques sur le nombre de suicides liés au travail.Quels sont les faits générateurs de cette situation ?Le travail s'est déshumanisé et génère de la souffrance. On est passé d'un modèle de production industrielle taylorien hiérarchisé et pas très épanouissant, avec des salariés attachés à des postes de travail et des tâches fixes, à un modèle post-taylorien où le salarié, continuellement sollicité, doit être flexible, productif. La notion de collectif de travail s'est effondrée sous le coup de l'individualisation des objectifs. L'accent est mis sur la performance individuelle et le salarié se retrouve seul, sans repères. S'ajoutent à cela les NTIC ? qui renforcent l'isolement ? et la règle d'urgence permanente qui brouille la perception des enjeux.Que préconisez-vous ?Il faut revenir au bon sens et associer davantage les salariés à la stratégie de leur entreprise. C'est le rôle des managers qui doivent être formés à ces questions. Il faut aussi renforcer la place des CHSCT dans les entreprises. Il peut s'agir par exemple de faire élire ses membres directement par les salariés, de rendre obligatoire la formation de leurs membres, de les doter de moyens budgétaires propres ou d'en faire une commission obligatoire du comité d'entreprise. Le rapport propose aussi d'assurer l'indépendance du médecin du travail par rapport à l'entreprise. Notamment que le médecin ne soit plus rémunéré par l'entreprise, mais par un fonds géré par les agences régionales de santé et abondé par les entreprises. Propos recueillis par I. M.
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