Le redressement de la Grèce s'avère difficile

Politique budgétaireAu lendemain de l'annonce mardi par le Premier ministre grec Giorgos Papandréou du plan pour redresser les comptes publics de son pays, le sentiment général qui dominait était au mieux le scepticisme. Les mesures principales portaient sur la lutte contre l'importante évasion fiscale, la corruption, un programme de privatisations, une réduction du nombre des fonctionnaires, une taxe de 90 % sur les bonus dans les banques? Les membres de l'Union européenne et les agences de notation auraient préféré des coupes dans le secteur public et dans les programmes sociaux pour un retour plus rapide aux critères imposés par Bruxelles, soit un déficit inférieur à 3 % du PIB. Giorgos Papandréou a promis d'atteindre cet objectif en 2013. Pour 2010, la projection du déficit est prévue à 12,7 % du PIB, si aucune mesure n'est prise. Au scepticisme des uns, il faut ajouter la colère populaire. Relayée par des puissants syndicats, qui avaient appelé à voter pour les socialistes du Pasok lors des dernières élections, elle devrait poser des problèmes au gouvernement pour imposer son plan de rigueur.Du côté des marchés, la réaction était franchement négative. Mercredi, la prime de risque sur les taux grecs à 10 ans par rapport à celle des taux allemands de même maturité a augmenté à 257 points de base contre 231 mardi. Quant à la Bourse d'Athènes, elle s'affichait en baisse de plus de 2 % en milieu d'après-midi, plombée par des valeurs bancaires qui chutaient de 3,5 %. Les investisseurs sont visiblement passés à la vente, considérant les mesures gouvernementales annoncées insuffisantes à redresser la situation.un lehman brothers bisDu côté des institutions, l'un des membres du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), le Néerlandais Nout Wellinck, soulignait que les marchés forceraient la Grèce et d'autres pays comme l'Espagne et le Portugal à remettre de l'ordre dans leurs finances publiques. « Les marchés font désormais la différence entre les pays, et ajustent en conséquence la prime de risque demandée à chacun d'entre eux, et il en découle une plus grande volatilité des écarts de crédit et du prix des obligations souveraines », explique Adam Cordery, analyste chez Schroeders.Signe de cette situation, l'agence de notation Fitch a dégradé la semaine dernière, la note de la dette à long terme du pays à BB+, la plus faible de la zone euro.En Allemagne, le président de l'institut économique IFO a taxé la Grèce de « prochain Lehman Brothers ». Pour Adam Cordery, toutefois, la situation actuelle « n'implique en aucune manière que la perspective d'un défaut approche, mais davantage un changement de perception des risques aujourd'hui ». n
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