Stades  : plaidoirie pour le financement public

étudePour faire avancer le dossier, l'agence de marketing sportif Sportfive a voulu démontrer par A + B que la construction d'un stade de football était pour l'État un « investissement », et non une « dépense ». « Nous avons voulu mettre face aux 150 millions d'euros d'investissements que l'État a prévu, les recettes fiscales et sociales qu'il pourrait en retirer », a expliqué Christophe Bouchet, directeur général de Sportfive (Lagardèrerave;re), qui encourage la puissance publique à augmenter l'enveloppe. L'étude présentée par Sportfive prend pour hypothèse la construction ou la rénovation de 13 stades de Ligue 1 et de 7 stades de Ligue 2, qui représenterait un investissement total de 2,2 milliards d'euros. Une supposition qui se veut réaliste. Pour mémoire, les 12 stades retenus pour l'Euro 2016 par la Fédération française de football représentent un investissement de 1,8 milliard d'euros.En augmentant le nombre de places (de 16.000 à 20.000 places pour les stades de Ligue 1), et en améliorant les espaces VIP, les 20 clubs peuvent espérer pratiquement doubler leurs recettes de billetterie à 181 millions d'euros, contre 95 millions d'euros actuellement. De même, les revenus issus des places entreprises devraient atteindre 156 millions d'euros, (60 millions d'euros actuellement). Soit un surplus pour l'État de 79 millions d'euros (69 millions en euros constants), selon l'étude. à elle seule, la Ligue 1 rapporterait 70 millions d'euros supplémentaires, dont 25 millions d'euros issus de l'impôt sur le revenu, 11 millions d'euros des charges sociales salariales, 25 millions des charges sociales patronales, et 4,1 millions d'euros de la TVA. La Ligue 2 générerait 7,8 millions d'euros.l'exemple allemandPour tirer ces conclusions, Sportfive s'appuie sur une augmentation des salaires des joueurs, corrélée à l'accroissement des recettes des clubs. Une hypothèse audacieuse à l'heure où les clubs serrent les vis. « Historiquement, deux tiers de chaque euro investi vont dans la masse salariale », a martelé Christophe Bouchet, qui assure en outre que ces rénovations entraîneraient entre 25 et 30 millions d'euros de recettes de « naming » (lorsqu'une marque donne son nom à une enceinte) et 3.200 créations d'emplois. Les clubs allemands, qui ont profité de la Coupe du monde 2006 pour rénover leurs enceintes sportives, ont vu leurs revenus croître de 65 %, selon Sportfive.En revanche, l'étude de l'agence ne chiffre pas l'impact des retombées pour les collectivités locales. Or, sur les 2,2 milliards d'euros, elles devraient injecter la moitié des investissements. Dans un récent rapport (« La Tribune » du 11 décembre), la Cour des comptes dressait un bilan sévère des subventions publiques faites dans les enceintes sportives, jugeant que les retombées n'étaient pas souvent claires pour les communes ou les régions. C'est pourquoi le président de la Cour des comptes Philippe Séguin a appelé à une « privatisation » des enceintes. Sandrine Cassiniles 20 clubs de Ligue 1 peuvent espérer le doublement de leur billetterie.
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