Cour des comptes : Didier Migaud veut imprimer sa marque

Le 6 janvier, Didier Migaud préside l'audience solennelle de rentrée de la Cour des comptes. Le premier président dévoile ce jour-là la plaque qui sera installée ultérieurement dans la galerie Philippe Séguin. Les chiffres et les symboles mathématiques conçus par le peintre Bernar Venet ornent le plafond. « Il fallait toute l'audace dont le premier président Philippe Séguin était capable pour créer une telle fresque dans un tel lieu ! » souligne Didier Migaud. La passion était la marque de Philippe Séguin, ténor gaulliste et gaullien, emporté par une crise cardiaque le 7 janvier 2010. Son successeur socialiste joue le contraste, et donc la discrétion. Lorsqu'il a été choisi, au nom de l'ouverture, par Nicolas Sarkozy, Didier Migaud a abandonné la virulence qui était parfois la sienne lorsqu'il officiait à la commission des Finances de l'Assemblée nationale. « Je me mettrai en retrait de la vie politique. C'est conforme à la conception que je me fais de cette fonction et à la déontologie qui est la mienne », a-t-il expliqué à son arrivée rue Cambon.Mais silence ne rime pas avec inaction. Depuis un an, Didier Migaud a poussé les feux de la réforme des juridictions financières. Début janvier, il a rappelé son « attachement à ce que le projet de réforme soit examiné et voté », trois ans après le lancement du chantier par Philippe Séguin. Il a souligné le rôle de la Cour : « préserver la confiance des citoyens dans l'État ; faire respecter l'éthique républicaine du service public ; poser le contrôle de l'argent public comme une exigence morale ». Série de cartonsPour la première fois, la Cour des comptes décernera ce jeudi dans son rapport annuel une série de cartons rouges aux organismes qui persistent dans leur refus d'appliquer ses recommandations, comme par exemple le port de Marseille, victime d'une situation de « blocage social ». Des cartons jaunes seront attribués aux organismes qui sont appelés à « accélérer » ou « amplifier » les réformes, comme le Centre national de la recherche scientifique. Au menu du rapport 2011, la prime pour l'emploi, la compensation des charges du service public de l'électricité qui figure sur la facture de chaque consommateur, l'indemnisation du chômage partiel ou le fonds de réserve des retraites.Lors de ses douze premiers mois rue Cambon, Didier Migaud a aussi participé à la Commission de réflexion pour la prévention des conflits d'intérêts dans la vie publique, qui a remis son rapport à Nicolas Sarkozy le 26 janvier. H. F. (avec AFP)
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