Mario Draghi est bien parti pour présider la BCE

Il n'a pas encore été officiellement désigné par les chefs d'État et de gouvernement de la zone euro. Mais Mario Draghi, le gouverneur de la Banque d'Italie, parait plus que jamais comme celui qui prendra place dans le fauteuil de président de la Banque centrale européenne (BCE) le 1er novembre prochain quand le Français Jean-Claude Trichet aura achevé son mandat. Après le retrait de la course du candidat de la chancelière Merkel, le turbulent président de la Bundesbank Axel Weber, pour cause de démission soudaine, le banquier central italien fait figure de favori. Ses plus grands opposants ont en effet lâché du lest : les Libéraux (FDP), membres de la coalition d'Angela Merkel ont tonné la semaine dernière pour que Berlin maintienne son ambition de faire nommer un Allemand à la présidence de la BCE, dont le siège est déjà à Francfort. Or, le ministre allemand aux Affaires européennes, le libéral Werner Hoyer, vient d'adouber lors d'un déplacement à Rome la nomination de Mario Draghi à Francfort. « À la lumière des positions de Mario Draghi sur la politique monétaire et sur les finances publiques, s'il était candidat [à la présidence de la BCE, NDLR] l'Allemagne pourrait être tranquille. Il y a beaucoup de points de convergence avec sa pensée » a déclaré ce numéro deux du ministère allemand des Affaires étrangères au quotidien italien « Il Riformista ». Et Werner Hoyer a pris soin de rencontrer le directeur général de la Banque d'Italie, Fabrizio Saccomanni... Il faut dire que Mario Draghi, ex-directeur du Trésor italien (1991-2001) et à ce titre artisan notamment des privatisations mais aussi de la réforme de la législation financière italienne, donne des gages à Berlin. L'Élysée n'a « pas d'avis »Dans un rare entretien paru mardi dans l'influent quotidien des affaires de Francfort, le « Frankfurter Allgemeine Zeitung », Mario Draghi souligne que « nous devons tous suivre l'exemple de l'Allemagne », ayant « amélioré sa compétitivité grâce à des réformes structurelles ». À la tête depuis cinq ans du Conseil de stabilité financière (FSB), pilotant avec le FMI la réforme de la finance mondiale, Mario Draghi présenterait l'avantage pour Berlin, une fois à la tête de la BCE, d'être obligé d'adopter des positions très « allemandes » pour s'affranchir de toute critique sur ses antécédents du sud de l'Europe. L'Élysée n'a « pas d'avis sur le sujet » de la succession de Jean-Claude Trichet. Mais une fois adoubé par Berlin, l'économiste italien de 63 ans ne craint plus guère de concurrents.
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