Les chinois Huawei et ZTE veulent forcer la porte des télécoms aux États-Unis

Face à l'hostilité des États-Unis, les équipementiers chinois en télécommunications ont choisi la même riposte : l'offensive. Depuis le début de la semaine, Huawei et ZTE, numéros trois et cinq mondiaux des équipementiers en réseaux, également présents dans la fabrication de portables et cartes 3G, sont tour à tour montés au créneau pour défendre leur technologie et leur légitimité à vouloir décrocher des contrats auprès de groupes américains. « Nous allons tenter d'autres initiatives », a prévenu la société ZTE tout juste évincée d'un appel d'offres pour un contrat du groupe Sprint Nextel. Cette mise à l'écart intervient alors que les autorités américaines se montrent de plus en plus suspicieuses à l'égard des ambitions chinoises. En octobre, elles ont en effet alerté la Commission fédérale des télécommunications sur les risques en matière de sécurité encourus par les groupes américains comme Sprint Nextel faisant appel à la technologie chinoise.La réaction de ZTE intervient après celle de Huawei. La veille, le numéro trois mondial s'était lui aussi rebellé contre la décision de la Commission du Congrès américain d'émettre un avis négatif au rachat par le groupe chinois du fabricant de logiciels 3Leaf. Huawei ne compte pas en rester là. D'autant que le groupe avait d'ores et déjà dû renoncer à son offre sur le fabricant d'équipements réseau 3Com en 2008. Cette fois-ci, Huawei s'est dit prêt à attendre le verdict de la Maison-Blanche. Une décision qui devrait être rendue d'ici à quinze jours. Inquiétude croissanteCet entêtement a-t-il des chances d'ouvrir une brèche dans le dispositif américain ? Pour l'heure les experts sont sceptiques. Selon certaines sources interrogées dans ce milieu par la presse anglosaxonne, la probabilité de voir le président Obama suivre les recommandations de la Commission sur les investissements étrangers est élevée. « Il y a une inquiétude croissante au sein des gouvernements et des opérateurs face au risque que peuvent représenter les équipementiers chinois tant du point de vue économique que de la sécurité des infrastructures », estime l'une d'entre elles. « Huawei et ZTE ne sont pas des sociétés comme les autres. Elles sont le prolongement de l'État chinois et font partie intégrante de sa stratégie. » Accusés par leurs concurrents occidentaux de ne pas jouer dans la même cour en matière de normes sociales et environnementales, les deux groupes ont également été épinglés par la Commission européenne pour les subventions publiques dont ils ont bénéficié. Ce constat ne les a cependant pas empêchés d'entrer sur le marché européen et notamment français. Aux États-Unis, Huawei réalise déjà sur place 400 à 500 millions de chiffres d'affaires sur un total de 28 milliards de dollars. Et ZTE a réussi à multiplier par deux ses ventes de mobiles sur place l'an dernier. « Nous souhaiterions avoir la même part de marché qu'en Europe, soit 3 % voire plus », estime le directeur financier du groupe. Mais pour l'heure, l'un comme l'autre n'ont toujours pas décroché de contrats substantiel dans les réseaux.
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