Abengourou, ville de l'est de la Côte d'Ivoire qui rassemble les entrepôts de cacao de la région, a vu se former des barricades mardi, alors que l'opposition durcissait sa position face au pouvoir en place. La dissolution, le 13 février, du gouvernement ainsi que de la Commission électorale independante censée oeuvrer en faveur de l'organisation d'élections promises depuis plusieurs années est en effet considérée comme un coup d'État par les quatre leaders de l'opposition à Laurent Gbagbo. Regroupés au sein du rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix, ces derniers ont prévenu qu'ils ne reconnaîtraient pas le nouveau gouvernement du pays, que le Premier ministre sortant est en train de former.livraisons en retardUne hypothèse qui risque de mettre à mal la logistique du cacao, déjà compliquée. Le pays produit 43 % de la récolte mondiale. La région d'Abengourou, où les échanges commerciaux sont à l'arrêt, centralise environ 10 % du cacao ivoirien.Le ralentissement des ventes du pays risque de s'accentuer dans les jours à venir, alors que les opposants ont appelé à des manifestations importantes. Or cette détérioration à venir des exportations vient s'ajouter à une saison déjà laborieuse : malgré une récolte plutôt bonne, les livraisons dans les ports ivoiriens ont déjà pris du retard. Et l'année 2010 devrait voir le marché global du cacao enregistrer une quatrième année consécutive de déficit, si bien que les stocks se font rares.On comprendra dans ce contexte que le cours du cacao flirte avec ses plus-hauts. Malgré le rebond du dollar qui fait perdre de leur attrait à toutes les matières premières, considérées comme rempart contre l'inflation, le cacao cotait 2.298 livres la tonne hier à Londres, à quelques encablures de son record historique de 2.340 livres la tonne, le 22 février dernier. Aline Robert

latribune.fr

16 Févr 2010, 23:49

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