Le Crédit Mutuel confirme son changement de dimension

En 2010, son produit net bancaire a atteint 14,72 milliards d'euros, contre 8,42 milliards en 2008.Rares sont les banques à avoir autant grossi durant la crise. En deux ans, le groupe Crédit Mutuel, réunion des 18 fédérations françaises du mutualiste et des activités à l'étranger, a presque doublé de taille. En 2010, son produit net bancaire a atteint 14,72 milliards d'euros, contre 8,42 milliards en 2008, a annoncé la confédération mercredi. Cette forte croissance est le fruit d'un développement organique et, surtout, d'une politique d'acquisition ciblée. Entre 2008 et 2010, le Crédit Mutuel a ainsi racheté le réseau d'agences de Citigroup en Allemagne (Targobank) et noué un partenariat avec Banco Popular en Espagne. Ce changement de dimension s'est accompagné d'un renforcement de la capacité bénéficiaire du groupe Crédit Mutuel. L'année dernière, porté par la baisse du coût du risque (- 33,2 % sur un an), son résultat net a atteint 2,92 milliards d'euros, en hausse de 59,3 %. En parallèle, les fédérations ont poursuivi leur travail d'amélioration du coefficient d'exploitation, qui est passé de 61,7 % à 60,8 % entre 2009 et 2010. Le « partage accru des outils entre les groupes régionaux » a permis « de maîtriser les coûts, de renforcer la rentabilité et d'optimiser les fonds propres », explique le groupe. Une référence à la centralisation des outils techniques et, surtout, au grand regroupement de 10 fédérations (CM10-CIC) autour de celle de Centre Est Europe, basée à Strasbourg et dirigée par Michel Lucas. Toutefois, cette stratégie de « centralisation » gêne certaines des fédérations régionales restées indépendantes, comme celles regroupées au sein du Crédit Mutuel (CM) Arkéa. Surtout depuis que Michel Lucas, également président de la Confédération nationale, a décidé de supprimer la vice-présidence du groupe, historiquement attribuée au CM Arkéa, pour la remplacer par trois sièges de vice-président (encore inoccupés). « La concentration du pouvoir pose un problème de gouvernance », avait confié à « La Tribune », au début du mois, le président de la fédération brestoise, Jean-Pierre Denis. « Je ne vois pas en quoi j'ai outrepassé mes droits. J'ai pris mes risques en proposant ce vote [en assemblée générale, Ndlr] », lui a répondu mercredi Michel Lucas. Alexandre Madde
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