Automobile : les Européens préfèrent les françaises

Cocorico, les Renault, Peugeot et Citroën se vendent mieux que leurs concurrentes européennes. Une bonne nouvelle, même si ce sont souvent les usines étrangères des constructeurs français qui en profitent. Toujours aiguillonné par les primes à la casse, le marché automobile de l'Union européenne a encore bondi de 11,1% en mars, selon l'Association des constructeurs européens (ACEA), et de 9,5% sur le premier trimestre. Certes, l'Allemagne, qui a interrompu l'octroi d'aides gouvernementales, enregistre une chute logique des immatriculations de voitures neuves de 26,6%. Mais, le marché s'est envolé de près de 20% en Italie, de plus de 26% Royaume-Uni, et 63% en Espagne. En France, les immatriculations ont crû de 17,9%.Répartition favorable Ce marché, porteur dans l'Hexagone et les pays d'Europe du sud mais aussi en Belgique ou aux Pays-Bas, est structurellement favorable aux marques tricolores qui y sont bien implantées. A l'inverse, la mauvaise tenue du marché d'outre-Rhin ne les gêne guère, car elles y sont traditionnellement faibles. Comme d'ailleurs toutes leurs rivales non germaniques! Et Renault et PSA sont d'autant plus favorisés en ce début d'année que les aides gouvernementales fournissent un sacré coup de pouce aux ventes de petits modèles d'entrée de gamme, leur spécialité. Dacia, championDu coup, les constructeurs hexagonaux ont progressé davantage en mars que tous leurs concurrents européens sur le Vieux continent. Avec une croissance d'un tiers, le groupe Renault enregistr la meilleure progression en Europe... avec son partenaire japonais Nissan. Cette performance est toutefois à nuancer. Car, une fois encore, c'est Dacia, la filiale roumaine à bas coût, qui cartonne. Grâce à la Sandero, une petite rivale de la Clio nettement moins chère (entre 7.800 et 13.000 euros en France), la firme de Pitesti progresse bien plus (+61,5%) que la marque Renault elle-même. Mais, avec un rebond de 28%, le label au losange ne s'en tire pas mal non plus. Chez PSA, Peugeot et Citroën progressent tous deux de plus de 20%.Monospaces à l'honneurLes marques françaises tirent profit des petites cylindrées présentes en force dans leurs catalogues comme la Renault Twingo (produite en Slovénie), la Peugeot 206+ (fabriquée à Mulhouse) ou les nouvelles Citroën C3 et DS3 (assemblées, elles, en région parisienne). Mais pas seulement. Elles séduisent aussi avec des produits de la gamme moyenne comme les monospaces compacts, Renault Scénic et Grand Scénic (assemblés à Douai), Peugeot 3008 et 5008 (montés à Sochaux). Le créneau du monospace compact reste très prisé en France. N'oublions que c'est Renault qui a popularisé ce concept de véhicules dans les années quatre-vingt-dix.Dans un proche avenir, le nouveau coupé sportif de Peugeot, la RCZ (assemblée en Autriche), devrait aussi contribuer à tirer les ventes, tout comme les coupé-cabriolet Mégane (Douai) et roadster Wind (Slovénie) chez Renault. Sans parler de la berline compacte Citroën C4 II.Baisse du marché redoutéeComme leurs concurrentes, les firmes tricolores vont toutefois être confrontées au ralentissement redouté du marché européen. PSA prévoit ainsi un recul des immatriculations totales de 9% en Europe sur l'année. En France, les commandes, qui génèrent les ventes à venir, ont déjà fléchi de 14% sur le trimestre, selon Renault. Les immatriculations pourraient en conséquence baisser de 9 à 12% sur l'année, d'après les experts. Logique : les primes à la casse ont été réduites dans l'Hexagone en janvier et s'amenuiseront encore de 700 à 500 euros en juillet prochain. Le seuil des bonus « écologiques » a été également abaissé. Mais, PSA comme Renault affirment pouvoir accroître leurs parts de marché.
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