Conjoncture : de nombreux secteurs restent dans la crise

Vivement le second semestre. Selon le gouvernement et la plupart des économistes, ce n'est qu'à partir de cet été que l'activité devrait accélérer. Pas avant. Il ne faudra d'ailleurs pas s'attendre à une franche rupture en terme de rythme de croissance, la fin de certaines mesures de soutien comme la prime à la casse automobile contrebalançant les effets positifs liés à la dépréciation de l'euro et au probable restockage des entreprises. Chez BNP paribas, on table sur une progression du PIB de 0,4% aux troisième et quatrième trimestre après une augmentation de 0,3% lors des deux premiers trimestres. Secteurs exposés En attendant que l'économie française retrouve quelques couleurs, les entreprises devront continuer à faire le dos rond, tout particulièrement dans les secteurs en perte de vitesse. Une perte de vitesse qui peut dater de la crise. Ou plus ancienne. En effet, certains secteurs comme l'automobile étaient déjà en difficultés avant que la récession récente ne fasse ses premiers ravages. Selon l'indicateur Xerfi-Risk qui mesure le risque de défaut des entreprises françaises, les secteurs les plus menacés sont en particulier ceux exposés à la concurrence internationale, où le coût de la main-d'oeuvre est déterminant. C'est notamment le cas de l'habillement et du textile. D'autres professions, comme la construction navale, sont également fragiles, en raison de la baisse d'activité de leurs donneurs d'ordres et de la montée en puissance des productions asiatiques. L'automobile ne sera pas épargnée, malgré l'augmentation des immatriculations. « De nombreux secteurs de sous-traitance automobile figurent aussi dans ce classement, en raison du décrochage brutal de la production sur le territoire français, amplifié par le déstockage massif des grands donneurs d'ordres », explique le cabinet Xerfi.Marge de maneuvre« Dans ce contexte, les chefs d'entreprises, asphyxiés, disposent de peu de marge de manoeuvre pour s'adapter. Tous les leviers habituels de gestion de crise, comme les suppressions de postes, le gel des salaires, le report des investissements, ont déjà été actionnés depuis 2008 », détaille Laurent Marty, le directeur général de Xerfi. « Quant aux mesures de soutien pour soulager la trésorerie, telle que le report d'échéances, elles ont déjà fonctionné en 2009 et n'apportent plus de bouffée d'oxygène suffisante », poursuit-il, en tablant sur une recrudescence des défaillances dans les prochains mois.
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