« Inside Job »,  décrypte l'effondrement de 2008

dimanche a été présenté, au festival, en séance spéciale, « Inside Job », un documentaire consacré à la crise financière de 2008. Il sortira en salle en France au mois de septembre. « Le film a été plutôt facile à monter », explique son réalisateur, Charles Ferguson, étant donné son budget modeste (moins de 2 millions de dollars) apporté en majorité par la division « films indépendants » de Sony, un groupe « non américain » qui a accepté tout de suite le projet. En revanche, le réalisateur a essuyé de nombreux refus (Alan Greenspan, Henry Paulson, Larry Summers, Ben Bernanke...) et a donc dû se contenter d'interviews de seconds couteaux (tout de même Dominique Strauss-Kahn, Christine Lagarde, Paul Volcker, George Soros...), mais leurs témoignages sont souvent lumineux. Il a eu la bonne idée d'aborder aussi des angles inédits. D'abord, il rappelle les salaires modestes dans la finance avant la dérégulation des années 80. Par exemple, Paul Volker qui travaillait à la Chase Manhattan Bank, raconte qu'il gagnait alors seulement 45.000 dollars par an. Il rappelle aussi l'impressionnante liste de condamnations des banques américaines dans des affaires de corruption, fraude ou blanchiment. Ensuite, il dévoile les rapports incestueux entre les banques et les grandes universités américaines (Harvard, Columbia) dont les éminents professeurs d'économie ont fourni les bases idéologiques de la dérégulation, tout en étant parallèlement rémunérés par l'industrie financière pour des conseils ou des postes d'administrateurs. Enfin, il détaille la consommation de drogues et de prostituées par les financiers de Wall Street avec, à l'appui, le témoignage d'une mère maquerelle qui explique fournir de fausses factures pour faire passer ses prestations en note de frais... Au final, Charles Ferguson reste pessimiste : « J'ai soutenu Barack Obama, mais il n'a fait que des choses superficielles et rien de majeur. Ce gouvernement continue à être dirigé par Wall Street ». Le réalisateur se défend « d'avoir fait un film idéologique comme ceux de Michael Moore, mais avec quand même une opinion : « on ne peut pas être d'accord quand les banquiers deviennent des voleurs ». Propos recueillis par Jamal He
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