L'Eurogroupe face à la dégringolade de l'euro

Peut on encore sauver le soldat euro ? Les ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe), qui se retrouvent lundi à Bruxelles, vont devoir trouver une solution à la dégringolade de la monnaie unique. Les inquiétudes persistantes sur la santé de la zone euro ont eu raison de l'apaisement apporté par le plan de 750 milliards d'euros destiné aux pays de la zone euro en difficulté. L'euro est tombé vendredi à son plus bas niveau depuis octobre 2008 (1,23 dollar pour 1 euro). « Tous ce que nous avons fait avec [ces plans], c'est gagner du temps pour que les disparités en termes de compétitivité et d'écarts de déficits entre les pays de la zone euro soient réglés », a reconnu dimanche Angela Merkel lors du congrès de la confédération syndicale allemande (DFB). L'Espagne, le Portugal, l'Irlande ou la Grèce peuvent à nouveau financer leurs déficits à des taux raisonnables. Mais les problèmes de fond ? comment réduire les déficits publics sans étouffer la reprise ? demeurent. Les doutes exprimés vendredi par le président de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, sur la capacité de la Grèce à rembourser sa dette ont suscité l'agacement des autorités allemandes. « Au moment où il y a un débat mené de façon aussi publique, aller émettre des jugements aussi forts à la télé n'est pas très judicieux », a rétorqué le ministre allemand de l'Economie, Rainer Brüderle. Les pays membres de la zone euro et les marchés semblent aujourd'hui engagés dans un bras de fer à l'issue particulièrement incertaine. L'unité affichée le 9 mai dernier semble à nouveau se fissurée. Le plan de soutien de la Banque centrale européenne (BCE), qui a acheté pour plusieurs dizaines de milliards d'euros d'obligations européennes, semble déjà remis en cause. Pour l'allemand Jürgen Stark, qui siège à la BCE, ces achats constituent une mesure temporaire qui doit être évaluée en permanence. Dans une interview accordée à « Der Spiegel », le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, laisse entendre que les gouvernements européens sont les premiers responsables de la chute de l'euro. « Il est clair que les Européens ont pour principale responsabilité de prendre des mesures appropriées pour contrebalancer les tensions actuelles en Europe », explique-t-il.L'eurogroupe devra donc convaincre les marchés que les pays membres de la zone euro sont déterminés à réduire leurs déficits, sans étouffer dans l'oeuf la reprise. Le ministre allemand de l'Economie, Wolfgang Schäuble, plaidera « dans les prochains jours » auprès de ses collègues de l'Eurogroupe, pour un « programme concert頻 de réduction des déficits budgétaires, indique l'hebdomadaire allemand « Der Spiegel ».
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