L'arrivée d'un quatrième opérateur mobile en France sera difficile à remettre en cause

télécomsLe risque serait-il devenu réalité ? Après avoir franchi de nombreux obstacles, la direction de Free craignait que le facteur politique empêche in extremis l'arrivée d'un quatrième opérateur de téléphonie mobile en France. Le scepticisme exprimé mardi par Nicolas Sarkozy « sur le choix d'un quatrième opérateur de téléphonie mobile » a rappelé l'existence de ce risque. « Le président est réservé sur la pertinence des prix low-cost mais aussi sur la possibilité d'installer des nouvelles antennes », a confirmé de nouveau hier une source proche du chef de l'État.Ces arguments sont proches de ceux défendus par les trois opérateurs mobiles, Orange, SFR et Bouygues Telecom, pour protester contre l'arrivée de ce nouveau concurrent. « On est en Sarkozie, non ? Le président est le meilleur ami de Martin Bouygues », souffle malicieusement un membre de l'état-major du groupe UMP. Le propriétaire de Bouygues Telecom avait en effet tiré à boulets rouges sur la quatrième licence fin août, dénonçant notamment le risque de casse sociale. De son côté, si Orange dit « préparer l'arrivée d'un concurrent », il souligne toujours son opposition au prix ? trop bas selon lui ? de cette licence. Le ticket d'entrée a été fixé à 240 millions d'euros contre 619 millions pour les trois « historiques ». Orange juge également la concurrence « suffisante » et insiste sur les difficultés rencontrées par les opérateurs pour déployer des antennes de téléphonie mobile. SFR et Bouygues se sont abstenus de tout commentaire hier. Les trois opérateurs en place promettent des actions judiciaires à Bruxelles et en France. « Mais ces procédures ne sont pas suspensives et ne peuvent pas remettre en cause l'existence même d'un quatrième opérateur », explique une source gouvernementale.caractère « inflexible »Si les propos présidentiels n'étonnent pas ? Nicolas Sarkozy n'a jamais été un farouche partisan de ce dossier, au contraire du Premier ministre, François Fillon ?, ces paroles se confrontent à la réalité juridique. « Interloqu頻, un observateur assure néanmoins que le dossier du nouvel opérateur mobile est trop avancé pour tomber à l'eau. Le feu vert gouvernemental a été donné fin juillet avec la publication au « Journal officiel » de l'appel d'offres pour la quatrième licence. L'affaire est depuis entre les mains de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) et le restera jusqu'au bout. « L'Arcep conduit la procédure de sélection » et « publie un résultat motiv頻 à la fin de celle-ci, résultat qui n'a pas besoin d'être paraphé par le gouvernement. En somme, l'Élysée et le gouvernement n'ont plus la main sauf à envisager une pression sur l'autorité indépendante. « Jusqu'à présent, l'Arcep a été un modèle d'indépendance », estime Edouard Barreiro, de l'association de consommateurs UFC-Que choisir. Plusieurs sources mettaient en avant, hier, le caractère « inflexible » de Jean-Ludovic Silicani, le président de l'Arcep. « Il s'agit d'un message politique pour dire à Free : attention, on ne vous aidera pas », avance néanmoins Edouard Barreiro. Depuis l'abandon de Kertel, Free est le seul candidat déclaré à la quatrième licence. Numericable et Virgin en sont toujours au stade de la « réflexion ». Julien DupontLes trois opérateurs en place promettent des actions judiciaires à Bruxelles et en France.
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