« Le marché illégal du tabac, c'est 18 % des ventes »

Pascal Montredon, président de la Confédération des buralistesLe congrès annuel de la Confédération des buralistes, que vous présidez, se tient les 16 et 17 septembre à Paris. Le ministre du Budget, François Baroin, en était l'invité ce jeudi. Êtes-vous satisfait de la hausse de prix de 6 % sur le tabac qu'il a confirmée à cette occasion ?Nous ne sommes jamais satisfaits d'une hausse de prix, mais mieux vaut 6 % que les 10 % voulus par les antitabac. Ce chiffre est en ligne avec des hausses ?adaptées et raisonnables? évoquées par Nicolas Sarkozy dans le plan cancer de novembre dernier et permet d'éviter le point de rupture, au-delà duquel les consommateurs vont faire n'importe quoi pour trouver moins cher, y compris avoir recours aux marchés parallèles. Vous avez demandé une étude détaillée au ministre sur ce marché parallèle, quelle a été sa réponse ?Nous n'avons pas obtenu de réponse précise, mais le ministre a tout de même repris notre définition de ce marché. Il comprend les ventes transfrontalières, celles par Internet et les réseaux mafieux qui vendent sous le manteau. Avant les hausses de prix de 2003, ces marchés illégaux ne représentaient que 4 % des ventes. Aujourd'hui, on parle de 18 % à 20 % ! Il faut renforcer les contrôles et les amendes. On ne peut pas imposer toujours plus de contraintes aux buralistes, comme les photos choc qui arrivent dans quelques mois, et fermer les yeux sur la contrebande. Sinon, où est l'État de droit ?Mais la rémunération des buralistes liée au tabac augmente ?Certes, elle passe de 8 % à 8,5 % du prix du paquet en janvier, mais sur des volumes qui ne cessent de baisser. Cette baisse n'est que de 0,2 % depuis le début de l'année car l'Espagne a aussi augmenté ses prix, rendant moins valable la traversée des frontières. Mais la nouvelle hausse va enclencher de nouveau la fuite des clients. Sinon, le ministre a réaffirmé que la prolongation du Contrat d'Avenir au-delà de 2011 était une priorité. Ce contrat concerne l'évolution des rémunérations, les indemnités pour maintenir des bureaux de tabac dans les villages reculés et l'aide de service public que notre réseau peut fournir. Sur ce dernier point, nous avons obtenu le paiement dématérialisé des amendes pour excès de vitesse. Mais nous souhaiterions rapidement pouvoir être le lieu de paiement de toutes les amendes, voire de tout type de paiement dématérialisé, comme celui des vignettes de carte grise par exemple. Je rappelle que le bureau de tabac est au coeur des régions où il apporte un peu de chaleur dans les campagnes. Propos recueillis par Sophie Lécluse
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