Les voitures chinoises dopent la demande de latex

La planète ne se lasse décidemment pas de l'automobile : c'est le message qui transparaît en filigrane du marché du caoutchouc. Au Tocom, le marché à terme du latex de Tokyo, les cours du caoutchouc affichent un rebond de 36 % sur un an, à 289,5 yens par kilo jeudi ; et la volatilité s'est accrue ces derniers jours avant que la Thailande, premier exportateur, ne relève sa taxe à l'exportation le 30 septembre prochain. Le latex, que l'on mélange au caoutchouc synthétique concocté à base de pétrole pour faire des pneus, ne suffit pas à satisfaire une demande croissante. Alors qu'en Chine, l'association des producteurs automobile envisage non plus 15 mais 16 millions de nouvelles voitures sur les routes cette année, l'International Rubber Study Group vient de revoir ses chiffres en conséquence. La demande de latex devrait atteindre 10,3 millions de tonnes cette année. Soit 114.000 tonnes de plus que prévu, qui viennent stresser un marché déjà tendu. La production de caoutchouc naturel aura beau progresser de 6 % en 2010, à 10,25 millions de tonnes, elle devrait rester inférieure à la demande. L'offre est en effet peu élastique d'une année sur l'autre, puisqu'il faut 6 ans pour qu'un caoutchouc puisse produire du latex. Et le recours au caoutchouc synthétique n'est pas toujours possible. « Pour certaines applications, comme les pneus de camions industriels, le latex est incontournable » assure un expert.Un manque de souplesse qui pénalise d'ailleurs la production sur le moyen terme. Dans les pays du Sud-Est dont il est principalement originaire, la Thailande, l'Indonésie et la Malaisie, les agriculteurs sont tentés de le remplacer par des palmiers à huile. En plus de l'alimentation, l'huile de palme rentre dans la composition du biocarburant : les deux débouchés peuvent donc se relayer. A l'abandon du latex dans certaines régions se sont ajouté de nombreux aléas climatiques cette année. Le phénomène La Nina, qui entraîne des pluies très abondantes dans cette région, pourrait se prolonger jusqu'à Noël. A. R.
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