Tilly-Sabco se lance dans la vente itinérante

etagne/agroalimentaireLa vente directe serait-elle l'avenir de l'agriculture?? C'est la conviction de Daniel Sauvaget. Depuis 2008, il possède 60 % du capital de Tilly-Sabco contre 40 % au groupe coopératif Unicopa. L'entreprise implantée à Guerlesquin (Finistère) abat et commercialise des poulets à l'exportation, au Moyen-Orient notamment. Chaque jour, 240.000 poulets sortent de son abattoir, soit 60 millions par an. Après plusieurs années de turbulences, l'activité de l'entreprise s'est redressée. En 2008, Tilly-Sabco a réalisé 100 millions d'euros de chiffre d'affaires pour un résultat net de 7 millions d'euros. « Nos performances se sont améliorées, mais nous restons très dépendants de notre chiffre d'affaires en dollars, qui représente 80 % de notre activité, et des variations erratiques de la monnaie américaine. De plus, je considère que la crise économique actuelle va durablement modifier le mode de consommation des ménages occidentaux », analyse Daniel Sauvaget qui, de plus, anticipe la fin des aides européennes à l'exportation. plusieurs kilosLe dirigeant considère que les consommateurs se concentreront plus à l'avenir sur la valeur d'usage des produits en délaissant les artifices marketing. Pour répondre à cette évolution, il vient de fonder Ecomiam. Cette structure commercialise, à la manière des commerçants ambulants, de la viande congelée, du poulet, fourni par les 250 éleveurs du groupement Les Monts d'Arrée, du porc via les producteurs de Prestor-Cecab et du b?uf via la coopérative Cialyn. Sous un barnum installé sur le parking d'un commerce pour la demi-journée, Ecomiam vend sa viande par colis de plusieurs kilos. Au cours des cinq opérations de vente menées à Brest avant l'été, 25.000 poulets au total ont été vendus. « Ce projet se nourrit de la crise. En délaissant la distribution traditionnelle pour vendre de la viande, nous permettons aux acheteurs d'économiser entre 30 % et 50 % du prix », affirme Daniel Sauvaget, qui a lancé début novembre ses camions sur les routes des Pays de la Loire et des Deux-Sèvres, avant d'attaquer la région parisienne d'ici la fin de l'année.La création d'Ecomiam a nécessité 400.000 euros d'investissements, notamment pour le site Internet ecomiam.com. La logistique est sous-traitée à la société de transports frigorifiques Stef-TFE. Il escompte un chiffre d'affaires de 1,8 million d'euros d'ici la fin 2009 et 18 millions d'euros l'an prochain. L'objectif d'Ecomiam est d'être présent dans 180 villes françaises d'ici un an. À chaque vente, les consommateurs sont informés de la répartition du chiffre d'affaires entre le producteur, le transformateur et Ecomiam. « La transparence des prix n'est pas une fin en soi, mais elle permet d'asseoir la crédibilité de notre démarche dans le but d'assurer des débouchés récurrents aux transformateurs et aux éleveurs », indique Daniel Sauvaget, qui ambitionne de réaliser un tiers du chiffre d'affaires de Tilly-Sabco, via Ecomiam, une fois son réseau déployé à travers la France.
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