Les éditeurs français et Google repartent à zéro

cite>Google, qui a trouvé un terrain d'entente avec les auteurs et éditeurs américains, doit reprendre son bâton de pèlerin dans l'Hexagone. La nouvelle mouture de l'accord entre Google et le monde littéraire américain ne concerne en effet que les ?uvres inscrites au registre du droit d'auteur américain et celles du Canada, de l'Australie et de la Grande-Bretagne (voir « La Tribune » d'hier). Une nouvelle version saluée par Serge Eyrolles, président du Syndicat national de l'édition (SNE), car « en excluant les ?uvres françaises, ce texte va dans le sens que l'on souhaitait, à savoir pas de numérisation sans autorisation ». « Il y a cependant beaucoup de zones d'ombre, nous allons donc analyser le rapport et faire nos objections au juge américain », ajoute-t-il, précisant que la justice américaine a jusqu'en février 2010 pour entériner l'accord. Un avis partagé par la Fédération des éditeurs européens (FEE) qui se félicitait de l'exclusion des livres non anglo-saxons tout en précisant qu'elle « avait besoin de mieux analyser les implications de cette exclusion et les effets pratiques de la définition adoptée ».Pour Serge Eyrolles, « c'est donc un retour à la case départ, en 2007 quand les éditeurs français ont attaqué Google devant la justice française dont la décision est attendue le 18 décembre ». Depuis bientôt cinq ans, Google a mis en marche sa machine Google Livres, qui, grâce notamment à des accords avec une trentaine de bibliothèques (dont celle de Lyon, en France), lui permet d'afficher au compteur plus de 10 millions de livres numérisés. Provoquant dans la foulée l'ire des éditeurs et auteurs du monde entier qui dénoncent le non-respect des droits d'auteur.« inventer autre chose »Pas question pour autant, assurait hier à la presse Philippe Colombet, directeur du projet Livres chez Google France, de se retirer de l'Hexagone. « Nous souhaitons vraiment continuer à travailler en France même si l'accord américain ne peut plus être le véhicule pour la numérisation des ?uvres en Europe (sauf en Grande-Bretagne) », explique-t-il. À Google d'« inventer autre chose sur la gestion collective des ?uvres » et pourquoi pas de réfléchir à « une législation nationale propre à chaque pays ». Après n'avoir entendu que « des avis négatifs sur Google Livres », le groupe américain « veut entendre les propositions des éditeurs français », lance Philippe Colombet, qui pourtant connaît parfaitement leur position? « Dans les semaines qui viennent, nous allons rencontrer les associations d'éditeurs et d'auteurs, en France mais aussi dans d'autres pays européens. Nous voulons écouter leurs attentes sur les livres épuisés afin de voir avec eux ce que l'accord américain permet de résoudre. » Un peu comme si Google retournait lui aussi à la case départ. n
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