La relance économique japonaise fait ses effets

ConjonctureLa croissance de l'économie japonaise est en train d'accélérer. En affichant un taux de + 1,2 % au troisième trimestre par rapport au deuxième, le produit intérieur brut (PIB) japonais a surpris par sa vigueur inattendue. En rythme annualisé, la performance s'élève à 4,8 % selon les chiffres du gouvernement publiés hier. La nouvelle a provoqué un vent d'euphorie à Tokyo, poussant même le ministre de l'Économie à la divulguer avant l'heure prévue. Elle survient quelques jours après l'annonce d'une décrue du chômage en septembre, aujourd'hui à 5,3 %. « Pour la première fois en cinq trimestres, la demande privée s'est reprise pour grimper de 4,2 %, ce qui est le signe de la fin de la récession », estime Hiromichi Shirakawa, de Credit Suisse. Le front des exportateurs, où le Japon continue de réaliser l'essentiel de sa croissance, se porte mieux qu'il y a six mois. « Les exportations d'acier japonais sont à un plus-haut en raison de la demande chinoise », explique Jérémie Capron, analyste du secteur sidérurgie chez CLSA. L'aspect le plus positif des chiffres de lundi est une hausse des dépenses d'investissement de la part des entreprises, qui semblent manifester ainsi que le pire est derrière elles.ampleur inconnueUne grande partie de la demande provient des achats de biens durables, poussés par un programme de subventions très généreux du gouvernement japonais pour les objets « écologiques » tel le lecteur DVD à faible consommation énergétique, etc. Exemple : les ventes d'automobiles, qui se sont fortement reprises cet été après la mise en place d'une « prime à la casse » qui favorise les véhicules faiblement polluants. « Ce sont des mesures de soutien à la consommation d'une ampleur inconnue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », note Nobuyuki Saji, de MUFG. Le niveau actuel de demande privée ne pourra être soutenu longtemps : le gouvernement japonais ne peut plus la financer, et les Japonais eux-mêmes s'attendent à un hiver difficile. Selon le quotidien économique « Nikkei », les bonus de la fin de l'année, qui représentent souvent 20 % de la rémunération totale des salariés, devraient chuter de 14 % cette année. n
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