Essilor se lance dans les lunettes low-cost

Nouveau patron, nouvelle ère chez Essilor. Hubert Sagnières, qui doit prendre la direction générale du leader mondial des verres ophtalmiques à compter du 1er janvier 2010, Xavier Fontanet restant président du conseil, a présenté ce mercredi la dernière acquisition du groupe, qui lui ouvre un tout nouveau marché. Essilor rachète pour 565 millions de dollars ? dont 100 millions de dettes ? FGX International, distributeur américain de lunettes prémontées. Ces modèles, destinés à la lecture et achetés en deuxième ou troisième paire, sont disponibles en pharmacies, mais aussi en grandes surfaces (Walmart) et dans les grands magasins (Barnes & Noble).Une première pour Essilor, qui ne vendait jusqu'ici que des verres de prescription chez les opticiens. « Cette opération nous donne accès à un marché qui croît deux à trois fois plus vite que notre c?ur de métier (de 4 % à 8 %, contre 2 % à 3 % pour la prescription) et à des canaux de distribution de masse. Il n'y aura aucune « cannibalisation » de notre clientèle habituelle », a assuré Hubert Sagnières. « Cette stratégie permet au groupe de doper ses ventes grâce à une population qui n'aurait pas acheté de verres de prescription. Et ce, à un moment où son marché historique est, sinon saturé, du moins largement mature », approuve un analyste parisien. cinq dollars la paireAutre intérêt : FGX (260 millions de dollars de ventes attendues en 2009), qui conçoit aussi des lunettes de soleil, est surtout présent aux États-Unis via des marques comme Magnivision ou Foster Grant. « Nous allons faire bénéficier FGX de la présence d'Essilor dans plus de 100 pays », a précisé Hubert Sagnières. Il vise en fait surtout les pays émergents, particulièrement adaptés à ce modèle low-cost. FGX n'assure que le design et la commercialisation des lunettes, fabriquées en Chine et vendues très bon marché ? autour de 5 dollars la paire. De quoi dégager une rentabilité élevée : l'excédent brut d'exploitation de FGX dépassera les 22 % cette année. L'opération « ne pèsera pas sur les marges » d'Essilor. Financée en liquidités et par dette, elle devrait même avoir un effet positif sur le bénéfice par action à partir de 2011.L'intérêt d'Essilor pour les pays émergents et la nécessité de proposer des gammes plus abordables ne sont pas nouveaux. Mais c'est la première fois que le français va si loin dans la diversification, et aussi bas dans la pyramide des prix. Jusqu'ici, Essilor avait multiplié les petites et moyennes acquisitions. Et s'était contenté de mettre la main sur des fabricants de verre meilleur marché, comme Signet Armorlite en janvier.Essilor ne compte pas s'arrêter là : il va créer une branche « OTC » (Over the Counter, du nom des médicaments sans prescription vendus en pharmacie) autour de FGX, dont les dirigeants resteront en place. Objectif : réaliser de nouvelles emplettes « partout dans le monde en dehors des États-Unis et du Canada ». Le rachat de FGX devrait être finalisé « au deuxième trimestre 2010 ».
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