Sauf surprise hautement improbable, l'annonce de l'attribution de la 4e licence de téléphonie mobile à Free Mobile, filiale du fournisseur d'accès à Internet Free, sera officialisée vendredi matin, lors d'une conférence de presse de l'Arcep, le régulateur des télécoms. Ce nouvel opérateur, qui lancera son service commercial au plus tôt à la mi-2011, le temps de construire une partie du réseau, a promis des « offres de rupture » sur un marché perçu comme figé. Toutefois, les acteurs en place, les trois opérateurs de réseau ? Orange, SFR et Bouygues Telecom ? et la myriade d'opérateurs virtuels ou MVNO, n'ont pas attendu l'attribution de cette licence pour réagir.La première offensive est venue de Bouygues Telecom, qui reconnaît être « le plus challeng頻 par l'arrivée de Free du fait de sa plus petite taille et de sa clientèle attentive aux prix, comme l'est celle du fournisseur d'accès à Internet. En mai, l'opérateur a lancé Ideo, une offre couplant un abonnement mobile et un accès à Internet haut débit via la Bbox, destinée à faire décoller son service ADSL. Depuis, il a gagné 144.000 nouveaux clients ADSL en six mois. Cette offre « quadruple-play » lui permet de fidéliser ses clients dans le mobile, voire d'en « voler » aux concurrents. Selon Exane BNP Paribas, Bouygues Telecom pourrait gagner un demi-million de clients mobiles supplémentaires d'ici à 2015 grâce à Ideo. Et pour embêter un peu plus Free sur sa terre de prédilection, l'accès à Internet, la filiale de Bouygues a conclu un accord avec Numericable qui lui permettra d'avoir sa propre offre à très haut débit sur fibre optique dès l'an prochain. Le câblo-opérateur a signé un accord similaire avec l'opérateur mobile virtuel (MVNO) Auchan Télécom la semaine passée.Les MVNO sont en effet les autres acteurs dynamiques du secteur, même si leur part de marché plafonne à 5,5 %. L'émergence de nouveaux opérateurs virtuels contribue à redessiner le paysage de la téléphonie mobile en France avant l'ouverture du réseau de Free. Plusieurs MVNO positionnés sur le créneau low-cost ont vu le jour cette année, souvent encouragés par les opérateurs eux-mêmes qui délaissent ces segments de marché. Le néerlandais KPN, hébergé sur le réseau de Bouygues Telecom, jusqu'alors hostile aux MVNO, a lancé en janvier sa marque Simyo qui propose des cartes SIM, sans téléphone, et un tarif unique de 19 centimes la minute. Sur le réseau SFR qui accueillait déjà un MVNO low-cost (zéro forfait), Sim Plus a fait encore moins cher début novembre à 17 centimes la minute. Mais ces offres peinent à percer, car les Français continuent de préférer s'abonner sur un à deux ans en échange d'un appareil dernier cri.Un MVNO mieux installé a aussi bousculé le marché?: Virgin Mobile. Le premier opérateur mobile virtuel français, avec plus de 1 million de clients, a profité des meilleures conditions négociées avec son hôte Orange pour lancer en juin du « vrai illimit頻 à prix tellement cassés qu'il a dû finalement les relever. Il a redoublé d'agressivité commerciale en novembre en annonçant, au lendemain de son renoncement à déposer un dossier de candidature pour la 4e licence, un forfait sans engagement de 5 heures de communication par mois, Internet et SMS illimités, pour 29,90 euros, presque moitié moins cher que chez les grands opérateurs. Sa maison mère, Omer Telecom, a aussi conforté sa position de « 4e opérateur » en rachetant un autre MVNO, Tele2 Mobile, portant à 1,6 million son parc de clients. Avec la bénédiction d'Orange. nL'émergence de nouveaux Mvno contribue à redessiner le paysage de la téléphonie mobile en France.

latribune.fr

17 Déc 2009, 1:44

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