Diversité : les grandes écoles en ordre de marche pour augmenter le nombre de boursiers en leur sein

Un an après la tempête médiatique sur l'objectif présidentiel de 30 % de boursiers dans les grandes écoles (lire « La Tribune » du 9 janvier 2010), ces dernières veulent se montrer forces de proposition. Jeudi, la Conférence des grandes écoles (CGE) a présenté son Livre blanc sur le sujet, remis mardi à la ministre de l'Enseignement supérieur.Ce rapport, qui formule sept propositions, prend toutefois soin de relativiser la situation. Il estime que « de nombreux chiffres, souvent sans fondement et contradictoires, des affirmations ne reflétant plus la réalité des grandes écoles d'aujourd'hui, ont été avancés ». Selon la rapporteuse Chantal Dardelet, responsable de la commission diversité de la CGE, qui s'est penchée sur 600 actions menées par les 220 écoles de la CGE, 61 % des écoles ont plus de 30 % d'étudiants bénéficiaires d'une bourse sur critères sociaux, et 32 % entre 20 % et 30 %, fourchette qui regroupe « les écoles les plus prestigieuses », selon le président de la CGE, Pierre Tapie. Des chiffres qui prennent en compte les « bourses Crous », mais aussi les aides versées par les écoles, ainsi que les étudiants en apprentissage qui auraient été éligibles à une bourse sans leur statut d'apprenti. De son côté, le ministère a indiqué que le nombre de boursiers a augmenté de 50 % dans les écoles d'ingénieurs depuis 2007 à 24,1 % et est passé de 20,7 % en 2009 à 23,2 % en 2010 dans les écoles de management.Quatre leviers« Mais nous devons aller encore plus loin », admet Chantal Dardelet, qui recommande d'agir sur quatre leviers : l'amont, le recrutement, l'accompagnement et les aides matérielles. La CGE préconsie en particulier de faire le lien avec les collèges et lycées des milieux défavorisés en généralisant les « cordées de la réussite » et en y créant des pôles d'excellence ; d'améliorer l'orientation ; de multiplier les stages de remise à niveau ; d'adapter les modalités des concours ou encore de développer les admissions sur titre et surtout l'apprentissage. Enfin, sur le volet des aides financières, la CGE propose de rendre les concours progressivement gratuits ou encore de développer les bourses sociales internes ou les prêts à taux préférentiels. Pierre Tapie suggère aussi de réfléchir à des aides fiscales pour les familles ou à un chèque emploi étudiant. Prochaine étape : rendre à Valérie Pécresse des propositions concrètes d'ici à février 2011, « déclinées par établissement et étayées d'objectifs chiffrés » sur le développement des formations en alternance et des admission parallèles, l'évolution des épreuves de concours, et la valorisation de la voie technologique. Clarisse Jay
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