L'ex-milliardaire emprisonné depuis sept ans n'a guère de raisons d'espérer une libération rapide après les mots extrêmement durs formulés par Vladimir Poutine jeudi lors de son grand show annuel de questions-réponses. Faisant référence à Mikhaïl Khodorkovski, il a déclaré que « la place d'un voleur est en prison », ajoutant que « pour des crimes analogues, [l'Américain Bernard] Madoff a été condamné à 150 ans de prison ». Vladimir Poutine a insinué que l'ancien propriétaire du pétrolier Ioukos avait commandité trois meurtres et a conclu : « Notre justice est beaucoup plus libérale ». L'oligarque tombé en disgrâce pour avoir tenu tête à Vladimir Poutine attend le 27 décembre prochain le verdict d'un second procès où il risque quatorze années de prison supplémentaires.Utilisant la télévision d'État pour maintenir son statut de véritable homme fort du pays, Vladimir Poutine s'est félicité des réalisations de son gouvernement, affirmant avoir cette année « réduit d'un 1,2 millions le nombre de chômeurs. Selon le premier ministre russe, « nous reviendrons au niveau d'avant la crise dès le milieu 2012 ». La Russie a connu en 2009 une récession de 7,9 %. Son économie devrait croître de 3,8 % cette année, selon le gouvernement russe.Flatteries pures et simplesVladimir Poutine n'a pas eu à affronter de questions embarrassantes. Bien que l'émission soit diffusée en direct, les questions du public sont en réalité sélectionnées et répétées à l'avance, laissant au Premier ministre le temps de préparer soigneusement ses réponses. Une bonne moitié des questions sont d'ailleurs flatteries pures et simples. « Vous avez de nombreux talents, quels sont ceux que nous ignorons encore ? », lui a-t-on par exemple demandé. Après avoir plongé en sous-marin au fond du lac Baïkal, caressé des tigres, piloté un canadair et une Harley Davidson dans un meeting de bikers, Vladimir Poutine a le week-end dernier joué du piano et chanté devant un parterre de stars mondiales (Alain Delon, Gérard Depardieu, Kurt Russel, Sharon Stone, etc.) Soupçonné de vouloir revenir à son trône de président en 2012, il n'a pas fait la moindre allusion à sa candidature ni à la moindre rivalité avec son successeur et actuel président Dimitri Medvedev. Une question pourtant sur toutes les lèvres. Répondant à un spectateur demandant la réunification de l'Ukraine avec la Russie, Poutine a souligné que la solution se trouvait sur le plan économique. Il s'est réjoui de l'intégration croissante des économies biélorusses, ukrainiennes et kazakhes à l'économie russe dans le cadre d'une nouvelle union douanière.

latribune.fr

18 Déc 2010, 23:51

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