Organisation des marchés ? : la France énonce ses doléances

Organisation de la concurrence sur les marchés financiers entre Bourse, plates-formes et banques, réglementation des chambres de compensation (devenues le maillon incontournable de la stabilité financière)?: voilà deux sujets sur lesquels la France entend peser dans le débat européen. Mercredi encore, à l'occasion d'un discours enregistré en guise d'introduction aux Entretiens annuels de l'Autorité des marchés financiers, Christine Lagarde a évoqué ces deux chantiers d'importance pour 2010. Deux chantiers pour lesquels elle entend soumettre des recommandations au nouveau commissaire européen en charge du marché intérieur et des services financiers, Michel Barnier.Deux ans après son entrée en vigueur, la directive Marchés d'instruments financiers (MIF), élaborée dans un objectif d'augmentation des volumes d'échanges et de baisse des coûts, est loin de faire l'unanimité. Christine Lagarde a appuyé ses priorités?: « transparence et sécurité pour l'ensemble des opérateurs de march頻. En attendant les conclusions de Pierre Fleuriot (président de Credit Suisse France), mandaté par la ministre pour plancher sur le sujet, Rolland Bellegarde, vice-président exécutif de Nyse Euronext, a demandé davantage d'équité réglementaire entre les différents lieux d'exécution en pointant du doigt les systèmes d'appariement des ordres lancés par les banques. Martin Bouygues a exprimé la confusion des émetteurs, qui n'ont plus la connaissance du marché de leurs propres titres. Surtout, Helman le Pas de Secheval, directeur financier de Groupama, a évoqué l'absence de réduction de coûts pour l'utilisateur final.léger remaniementPrésent, Jörgen Holmquist, directeur général à la Commission européenne, a pris bonne note des doléances des uns et des autres. Mais il est peu probable que la directive soit remaniée en profondeur, avait-il déclaré en guise de préambule. « Il est nécessaire de mener en parallèle une réflexion profonde sur le monde de la compensation, sinon la révision de MIF sera inefficace », a prévenu Xavier Rolet, le directeur général du London Stock Exchange. À ce sujet, Christine Lagarde a une fois de plus souligné sa préférence pour des chambres de compensation établies en zone euro.Reste un constat de base?: « il n'y a pas de marché unique sans règles uniques », ont martelé Sylvie Goulard, députée européenne, et Jacques de Larosière, auteur du rapport sur la supervision financière. Pour la parlementaire, l'accord trouvé par les ministres des Finances sur la création d'autorités paneuropéennes de supervision est une « dilution » du projet Larosière. Mais « la messe n'est pas dite ». Le Parlement entend jouer son rôle. Pour assurer une meilleure cohérence entre les secteurs des marchés, de l'assurance et des banques, Sylvie Goulard n'exclut pas de demander un rapprochement, au moins géographique, des trois autorités. C. FR.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.