Arthur Schopenhauer. Pour rester lucide et garder le sens de l'humour

Longtemps jugé morose et atrabilaire, le philosophe allemand est souvent condamné pour sa démystification du bonheur. Ce prince du pessimisme a pourtant eu au travers de sa grande oeuvre parue en 1819, « le Monde comme volonté et comme représentation », un impact non négligeable sur des écrivains (de Maupassant à Proust), des peintres et des cinéastes (Woody Allen) jusqu'à la pensée de Nietzsche dont le concept de volonté de puissance doit beaucoup à celui de « volonté » chez Schopenhauer. Une volonté qui pour le coup ne veut rien, qui n'est pas cette faculté intérieure de décision, mais une force naturelle et objective qui se manifeste en tous lieux et toutes occasions. À l'heure où on nous propose le bien-être comme nouvel étalon or de l'économie, il serait bon d'y intégrer en contrepoint quelques accents schopenhauriens, à savoir pleurs, gémissements, et plaintes des humains pour ne pas tomber dans le monde des Bisounours. Car son pessimisme n'est pas sans évoquer celui du bouddhisme et sa lucidité a fortement impressionné Freud au point de l'avoir inspiré pour sa théorie de l'inconscient. Schopenhauer défend la mise en oeuvre de l'intuition qui caractérise toutes les « oeuvres » du génie proprement humain. S'en inspirer en 2011 pourrait nous redonner du... génie. S. P.
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