Woerth, l'arroseur arrosé ? En annonçant le 30 août être en possession d'une liste de 3.000 contribuables français soupçonnés d'avoir dissimulé des avoirs en Suisse, le ministre du Budget avait marqué des points. Mais le vent tourne. Les récents développements de cette affaire ? avec la révélation que cette liste a été en partie alimentée par les données issues de fichiers volés par un employé de la banque HSBC à Genève ? placent le ministre dans une situation inconfortable, soulignée par certains.D'aucuns ironisent, jusqu'à Bercy : « C'est bien beau de faire des coups médiatiques avec la liste des 3.000, mais après il faut gérer le foutoir avec la Suisse », entend-on. Jean-François Copé, ex-ministre du Budget, avait eu vent d'une affaire similaire, sans donner suite, a-t-il souligné. Et que penser du soutien nuancé du chef de l'Etat ? Nicolas Sarkozy a certes jugé « morale » la lutte contre la fraude fiscale, mais a rappelé qu'il y avait des « règles » à respecter à propos de l'exploitation de ces données.double casquetteDans ces conditions, quid des conséquences de cette affaire sur l'activité de la cellule de régularisation d'ici le 31 décembre ? Le risque existe que des candidats à la repentance abandonnent cette idée, considérant qu'ils ne pourront être poursuivis sur les bases des fichiers HSBC? Une éventualité écartée par le ministre (lire interview ci-dessous). Enfin cette fragilisation d'Éric Woerth se produit au moment où il est mis en cause par le PS pour sa double casquette de ministre et de trésorier de l'UMP. A. E.

latribune.fr

17 Déc 2009, 1:42

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