Madrid veut renforcer la coopération économique

union européenneFace à la crise, davantage d'Europe : tel est le leitmotiv qui a présidé la présentation mercredi, par José Luis Rodríguez Zapatero, devant le Congrès des députés, des priorités de la présidence espagnole de l'UE qui commence le 1er janvier. Car, selon le chef de l'exécutif, si une chose est claire désormais, c'est que les 27 ne peuvent faire face efficacement aux turbulences internationales qu'en renforçant « la coopération et la coordination de leurs politiques économiques ». Ce qui suppose notamment, a-t-il ajouté, « une coordination dans la politique de retrait progressif des aides fiscales à la reprise ».C'est toutefois là que le bât blesse : l'Espagne va en effet être chargée de coordonner l'abandon des béquilles anticrise et le retour à l'orthodoxie financière alors que son économie est à la traîne des grands pays européens. Zapatero l'a d'ailleurs admis à demi-mot en reconnaissant que « le principal défi auquel nous devrons faire face durant notre présidence est de retirer les mesures de relance en tenant compte des situations spécifiques des divers États membres ». Créer des emploisEn privé, un fonctionnaire préparant la future présidence espagnole l'admet : « Notre idée de base, c'est que pour abandonner les politiques fiscales de soutien à l'activité, il ne suffit pas que le PIB recommence à croître : il faut aussi que l'économie se mette à créer à nouveau des emplois. C'est seulement à partir de ce moment que la reprise sera bien réelle et que l'on pourra à nouveau accorder la priorité aux objectifs du Pacte de stabilité. »Pour tenter de mettre en ?uvre la coordination entre les 27, l'Espagne convoquera en février à Bruxelles un premier conseil européen extraordinaire. Avec une seconde tâche : celle de relancer le débat sur le nouveau modèle de croissance européen de l'après-crise. « Les questions sociales figureront en tête de nos préoccupations, et c'est pourquoi nous associerons étroitement les interlocuteurs sociaux au débat », promet-on à Madrid. Le fait que l'Europe soit actuellement dominée par des gouvernements conservateurs n'inquiète guère les dirigeants espagnols. « Le social n'est plus l'apanage de la gauche : Angela Merkel ou Herman Van Rompuy, par exemple, et même Nicolas Sarkozy défendent  très clairement ce thème », explique-t-on à Madrid. « La crise a modifié les concepts : les abus sur lesquels a débouché le modèle des ultralibéraux ont conduit en Europe à recentrer la droite. »Thierry Maliniak, à Madrid
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