Le chômage se stabilise en Grande-Bretagne

EmploiParadoxe britannique : alors que l'économie sort à peine de sa plus importante récession depuis la Seconde Guerre mondiale (baisse totale de 5,9 % du PIB), le chômage n'a pas explosé. Les chiffres publiés mercredi par l'Office national des statistiques confirment cette tendance : entre août et octobre, le chômage s'est presque stabilisé, augmentant de seulement 21.000 personnes, pour atteindre 2,5 millions. Le taux de chômage demeure inchangé, à 7,9 %.Certes, les licenciements depuis le début de la crise sont réels : le nombre de chômeurs a augmenté de presque 1 million de personnes en deux ans. Toutefois, la plupart des économistes prévoyaient il y a un an une envolée du chômage nettement plus forte. En comparaison, la crise des années 1980, pendant laquelle le PIB avait moins reculé, avait entraîné davantage de sans-emploi.Le paradoxe s'explique par la grande flexibilité de la main-d'?uvre. Alors qu'elle aurait pu provoquer des licenciements en masse, on assiste au phénomène inverse : depuis deux ans, les employés britanniques acceptent baisses de salaire et travail à temps partiel, évitant ainsi de perdre leur emploi. L'usine Honda de Swindon, dans l'ouest de l'Angleterre, en est un exemple flagrant. Entre février et juin, Honda a dû fermer son usine, faute de commandes. Pour éviter un plan social, l'entreprise a mis en place un plan de départs volontaires, puis une baisse des salaires de 3 % (5 % pour les dirigeants). Quant à la rémunération pendant la fermeture de l'usine, elle a été assurée en payant en avance les heures supplémentaires qui seront effectuées dans les prochains mois.impact socialPourquoi Honda a-t-elle adopté une telle attitude, alors qu'il est peu coûteux de licencier en Grande-Bretagne ? « En conservant ses employés, Honda pourra accélérer sa production plus rapidement quand cela deviendra nécessaire, estime Jim d'Avila, leader de la section locale du syndicat Unite. De plus, il n'y aura pas besoin de former de nouveaux ouvriers. »Du côté des salariés, l'incitation à accepter une telle flexibilité est évidente : les indemnités chômage sont fixées pour tous à 306 euros par mois, quel que soit le salaire préalable. Certes, d'autres aides sont prévues, en particulier pour les familles et le logement, mais le montant reste faible.« La flexibilité de la main-d'?uvre a été l'une de nos forces pendant ces deux dernières années, se félicite John Cridland, vice-directeur du CBI, le patronat britannique. Cela a aidé les dirigeants d'entreprises à naviguer pendant la crise, tout en protégeant la sécurité des employés. » Pas de quoi empêcher l'impact social, mais suffisamment pour en limiter le choc.
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