De la Silicon Valley à la « Web Valley »

La Silicon Valley ne porte plus très bien son nom. Le baptême de la « Vallée du Silicium », sur la côte ouest des États-Unis, remonte aux années 1970, époque de l'explosion du nombre de fabricants de semi-conducteurs en Californie. Mais aujourd'hui, le nom de « Web Valley » siérait davantage à cette zone géographique, située au sud de la région de la baie de San Francisco. Du moins en regard des entreprises en vogue auprès des investisseurs. Les financements consentis à l'industrie américaine des semi-conducteurs par des capital-risqueurs ont chuté de 36 % en l'espace de deux ans, tombant à 849,9 millions de dollars au cours des neuf premiers mois de l'année 2010, contre 1,4 milliard sur la même période de 2008, selon la National Venture Capital Association (NVCA). Résultat, des 16 secteurs industriels étudiés par la NCVA aux États-Unis, c'est celui des « semis » qui concentre la plus faible partie (1,1 %) des financements d'amorçage alloués par des fonds et des business angels. Si les investisseurs boudent ainsi le secteur des puces, c'est en raison de l'émergence, depuis 2008, d'acteurs considérés comme autrement plus « sexy ». Ces acteurs, ce sont les réseaux sociaux tels que Facebook, né à Palo Alto (Californie), les développeurs de jeux en ligne comme Zynga, basé à San Francisco, sans oublier les sites marchands. Tous ont pour point commun Internet et les perspectives de développement associées. Ces perspectives semblent si prometteuses que les capital-risqueurs de la Silicon Valley ont consacré la plus grande partie - 17 % - de leurs investissements aux secteurs du Web et du logiciel, cette année, selon la NVCA. Soit des centaines de millions de dollars en deux ans. Pas plus tard que jeudi, Twitter a annoncé avoir levé 200 millions de dollars auprès d'investisseurs, parmi lesquels figure le fonds de capital-risque Kleiner Perkins Caufield Byers (KPCB). Une opération qui valorise le site de microblogging à pas moins de 3,7 milliards de dollars (lire ci-dessus). Moins gourmand en capitauxPour les investisseurs, le secteur de l'Internet présente également l'avantage d'être bien moins gourmand en capitaux que l'industrie des semi-conducteurs. Celle-ci nécessite des dépenses colossales en usines et autres équipements. À l'échelle mondiale, les fabricants de semi-conducteurs auront investi la coquette somme de 38,4 milliards de dollars en 2010, selon le cabinet Gartner. Tout cela pour des résultats financiers qui jouent les montagnes russes, compte tenu de l'extrême volatilité de l'industrie des semi-conducteurs. Certes, le secteur dépassera cette année les 300 milliards de dollars de chiffre d'affaires, dans le monde, soit un bond de 31,5 %. Mais il avait chuté de 10 % en 2009, année de récession économique. L'heure de la « Web Valley » semble donc bien avoir sonné. Christine Lejoux
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.