Mario Monti engage la bataille contre Silvio Berlusconi

Mario Monti, président du conseil italien et candidat à sa propre succession après les élections des 25 et 26 février, a trouvé son adversaire : Silvio Berlusconi. On s’en doutait déjà puisque depuis l’annonce de la candidature du premier ministre, le Cavaliere n’a cessé de l’attaquer. Mais cette fois, cela semble clair : Mario Monti et le leader du centre-gauche italien, actuellement en tête dans les sondages, Pier Luigi Bersani, se sont rencontrés « secrètement. » Et, selon la presse italienne, les deux leaders seraient convenus d’un « pacte de non agression » qui était déjà en vigueur dans les faits. Depuis la fin de l’année dernière, Mario Monti, s’il a pu parfois mettre en garde contre Silvio Berlusconi, s’est bien gardé de toucher au centre-gauche, même si ce dernier caracole en tête des sondages.Pacte de non agressionSelon le quotidien turinois La Stampa, Pier Luigi Bersani et Mario Monti seraient également convenus d’une stratégie post-électorale. L’idée est là aussi de barrer la route au centre-droit de Silvio Berlusconi, dont la participation au pouvoir ou une position d’arbitre au parlement effraieraient les marchés et replongeraient immédiatement l’Italie dans la crise. Le centre-gauche et le centre montiste pourrait alors s’allier et gouverner ensemble sur une base très largement inspirée de « l’agenda Monti », la bible des marchés. Du coup, mercredi soir, Mario Monti a lancé une sévère offensive contre le Cavaliere. A la question d’un retour de ce dernier au pouvoir, il a répondu : « les Italiens ne sont pas fous ! »Alliance défensiveLa crainte de ces deux partis, ce sont les élections au Sénat. La prime majoritaire dont bénéricie le parti arrivé en tête au niveau national pour la chambre des députés est en effet attribuée par régions pour le Sénat. Or, selon plusieurs études, cinq régions pourraient accorder cette prime au parti de Silvio Berlusconi et à ses alliés de la Ligue du Nord et ainsi priver le centre-gauche de la majorité sénatoriale tout aussi nécessaire que la majorité de la chambre pour gouverner. Dans ce cas, une alliance avec Mario Monti permettrait de résoudre la crise en rassurant les marchés.L’extrême gauche en embuscadeReste que tout n’est pas si simple : le centre-gauche risque aussi de se trouver en difficulté sur sa gauche. Le Parti démocratique de Pier Luigi Bersani s’est en effet associé au petit parti SEL du président des Pouilles Nicchi Vendola qui est violemment anti-austérité. Une cohabitation entre le SEL et Mario Monti semble très difficile à tenir. Et pas seulement sur l’économie. Candidat soutenu par le Vatican, Mario Monti a rejeté mercredi le « mariage pour tous » en Italie. Or, Nicchi Vendola est un militant connu de la cause homosexuelle. La situation pourrait encore se compliquer avec la montée en puissance de l’extrême gauche menée par l’ancien magistrat anti-mafia Antonio Ingroia. Celui-ci, qui pourrait peser pour 4 % des voix selon les sondages contre 2 % voici deux semaines, a prévenu qu\'il n\'accorderait de désistement au Sénat en faveur du centre-gauche que \"sous conditions\". Et ces dernières risquent de ne pas être en accord avec l\'agenda Monti\". Pier Luigi Bersani va devoir jouer les équilibristes sous la menace constante du « spread » germano-italien.  
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