Des progrès économiques réduits à néant

Nul ne sait pour l'instant combien coûtera le tremblement de terre de mardi dernier pour l'économie haïtienne. Il est clair en tout cas que cette catastrophe marque un coup d'arrêt aux améliorations enregistrées récemment par l'économie de l'île. Car après une saison cyclonique 2008 dévastatrice (900 millions de dollars de dégâts, soit 15 % du PIB), l'activité avait réussi à repartir en 2009. Augmentation (+ 16%) des exportations de produits fabriqués dans des maquiladoras et progrès dans le commerce en général, légère amélioration des rendements agricoles et réveil du secteur de la construction, sans parler de la hausse de la production d'électricité, grâce à la mise en route de trois nouvelles centrales thermiques. Ces avancées, associées à la baisse des prix des denrées alimentaires et du pétrole sur le marché mondial, se sont conjuguées pour dynamiser l'activité économique ainsi que les finances publiques (au-delà d'une annulation de la dette de l'ordre de 900 millions de dollars et des aides internationales pour lutter contre la pauvreté que le pays reçoit). L'inflation et les taux d'intérêt ont baissé, les recettes de l'État augmenté et le salaire minimum a enregistré un coup de pouce, passant de 70 à 150 gourdes (de 2,5 à 4 dollars) par jour. Confiant, le FMI a même révisé à la hausse son estimation de croissance du PIB pour 2009 dernièrement?: au lieu de 2 %, la progression a été de 3 %, soit la deuxième meilleure performance de la région Caraïbe-Amérique du Sud, après la Bolivie (3,5 %).raisons d'espérerBref, en ce début d'année 2010, l'économie haïtienne avait quelques raisons d'espérer. D'autant que sur le plan politique, le pays, marqué par la longue dictature des Duvalier et plusieurs années d'instabilité, semblait avoir enfin trouvé un rythme, celui de l'alternance démocratique, et évité une nouvelle crise lors du renvoi par le Sénat du Premier ministre d'alors, Michèle Pierre-Louis, prestement remplacé par Jean-Max Bellerive. Des élections législatives étaient prévues pour février 2010 et des présidentielles en novembre prochain. Aujourd'hui, c'est l'appareil de l'État qui n'existe plus? L. J. B.
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