Axa poursuit l'optimisation de son portefeuille

La rentabilité est le nerf de la guerre. Voilà ce qui ressort de la publication des résultats 2010 d'Axa. Le groupe a fait état jeudi d'un bénéfice net en recul de 24 % sur l'ensemble de l'exercice, à 2,74 milliards d'euros, affecté par la cession d'activités d'épargne au Royaume-Uni qui aurait fait perdre au groupe 1,5 milliard d'euros en 2010. Axa a, de plus, annoncé un résultat opérationnel en deçà des attentes des analystes à 3,88 milliards d'euros, particulièrement affecté par son activité de gestion d'actifs et dans une moindre mesure par celle d'assurance dommages. Le chiffre d'affaires d'Axa est par ailleurs ressorti à 90,97 milliards d'euros, en hausse de 1 %. Malgré la chute de son résultat net, le groupe a décidé de relever son dividende de 25 %, à 0,69 euro par action, tout en affichant un « taux de distribution inchangé » de 40 %. Axa calcule en effet ce taux sur la base de son résultat courant, net de charges financières. Ses actionnaires sont ainsi protégés de la perte liée à la cession des activités vie au Royaume-Uni. Réallouer du capitalLe groupe opère depuis plusieurs trimestres un revirement stratégique axé sur la maximisation de la rentabilité de ses produits. « Pourquoi faire du volume plutôt que de réallouer du capital vers la prévoyance et la santé en France ou dans les pays émergents (...) qui sont des marchés avec des poches de croissance intéressantes », estime Henri de Castries le patron du groupe. Les chiffres corroborent les propos du numéro un. En terme de volume, la collecte nette de l'assurance-vie en France a enregistré une baisse de 40 %, alors que les marges des affaires nouvelles en assurance- vie, épargne et retraite ont augmenté de 18 % à 22,3 %. Cette stratégie de hausse des niveaux de rentabilité n'a pourtant pas satisfait le marché, le titre Axa a perdu 3,3 % jeudi à la Bourse de Paris. Mais pour Nicolas Jacob, analyste chez Oddo & Cie, la baisse est plus attribuable à une prise de profits. Il trouve judicieux que « le groupe ait freiné la souscription de contrats d'assurance-vie en euros, notamment en France et aux États-Unis où les taux d'intérêt sont très bas ». En outre, l'analyste estime positive « l'évolution du portefeuille de produits vers des segments bien margés, avec notamment les contrats de prévoyance et d'assurance santé qui représentent deux tiers des produits vendus ». Le groupe affiche enfin une volonté claire de se développer dans les pays émergents. Axa espère y construire à terme « le même positionnement que celui qu'il a développé dans les marchés matures ». Mathias Thépot avec B. J.
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