Les Bourses font aussi alliance en Amérique latine

Au regard des fusions géantes auxquelles se sont récemment livrés les grands opérateurs boursiers mondiaux, les tractations menées par les places émergentes (si l'on exclut celle de Singapour) peuvent apparaître encore modestes. Pourtant, elles préfigurent déjà de nombreux bouleversements pour le futur.Les choses sont en effet loin d'être figées. En Amérique latine, par exemple, deux petites places, la colombienne Bolsa de Valores de Colombia (BVC) et la péruvienne Bolsa de Valores de Lima (BVL), travaillent aujourd'hui activement à la finalisation de leur rapprochement. Celui-ci est prévu pour le mois de septembre. Et devrait se solder par la création d'une nouvelle société dans laquelle BVC détiendra 64 % et BVL le solde.Réunies, ces deux places devraient peser 309 milliards de dollars (227,5 milliards d'euros). Une capitalisation boursière qui leur permettra d'accéder, selon ce critère, à la quatrième place sur le continent latino-américain, derrière la Bourse brésilienne, mexicaine et chilienne. « Ces deux places ont décidé d'aller plus loin dans les projets qu'elles ont mis en place depuis six mois déjà », remarque un gérant français, alors que l'intégration des systèmes d'information était privilégiée au départ. À présent, ajoute-t-il, « il n'est pas exclu que le Chili soit lui aussi mis dans la boucle. »Masse critiqueLa Bourse de Santiago est d'ailleurs déjà associée aux deux autres dans un projet de cotation croisées. Ce qui, autrement dit, devrait se traduire pour les investisseurs par l'accès sur le même marché aux actions des trois pays.« Avec 50 sociétés [contre 19 actuellement sur la seule Bourse de Colombie] et un volume de transactions de l'ordre de 1 million de dollars par jour, nous allons pouvoir disposer d'une masse suffisamment critique pour développer de nouveaux produits, des fonds indiciels cotés par exemple [ETF] », relève Juan Pablo Cordoba, le président de la Bourse de Bogota.Les investisseurs y voient également leur intérêt : « Cet accord va sans aucun doute accroître la liquidité de ces marchés et nous permettre de diversifier un peu nos portefeuilles », estime ce même gérant qui se dit frustré de n'avoir réellement accès pour l'instant qu'à trois sociétés péruviennes et six colombiennes.Cette recomposition du paysage boursier émergent s'illustre également par de nouveaux partenariats entre des places d'Amérique latine et la Chine.Selon le quotidien britannique « Financial Times », la Bourse de Shanghai et de São Paulo vont signer, le 21 février, un accord visant à faciliter la cotation croisée de leurs sociétés sur leurs places respectives. « Shanghai se prépare à accueillir des sociétés étrangères au sein de sa cote dès cette année », explique Tu Guangshao, adjoint au maire de la ville dans « China Daily ». « HSBC, Intel, Siemens sont tous intéressés par une cotation à Shanghai », précise à « La Tribune » Xinghai Fang, directeur général des services financiers à Shanghaï. « Ces cotations pourraient avoir lieu dès le second semestre, estime-t-il. Les alliances entre les opérateurs internationaux n'ont pour l'heure pas d'impact sur Shanghai, qui reste toujours dirigé par le gouvernement chinois. » Parmi les brésiliens, Vale pourrait vraisemblablement ouvrir le bal. Le groupe a d'ailleurs fait ses premiers pas à la Bourse de Hong Kong en décembre dernier.
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