Le Grenelle se cherche un vernis social

Quoi qu'il s'en défende âprement, le gouvernement est en train de prendre conscience d'une erreur majeure du Grenelle de l'environnement : sa difficulté sociale. En dépit de la présence des confédérations syndicales et de plusieurs associations écologistes à la fibre sociale, les mesures qui ont découlé du Grenelle d'octobre 2007 ont en effet, et pour beaucoup d'entre elles, rencontré un fort scepticisme de la part des ménages comptant parmi les plus défavorisés. L'exemple récent de la création, par le gouvernement, du fonds national d'aide à la rénovation thermique des logements privés illustre brillamment les limites d'une politique en faveur de l'environnement qui oublierait la réalité sociale. Afin de soutenir la politique d'isolation et de sobriété thermique des logements, le gouvernement a créé, dès 2009, l'éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ). Une mesure qui rencontra un succès immédiat auprès des classes moyennes et supérieures mais fut largement délaissée par les autres. Essentiellement pour des raisons de pouvoir d'achat. Du coup, le ministre du Développement durable, Jean-Louis Borloo, et ses secrétaires d'État Benoist Apparu (Logement) et Valérie Létard se sont sentis obligés de donner un coup de pouce social à l'éco-PTZ en créant ce fonds dont les crédits sont orientés vers les ménages modestes.rendez-vous en juinAfin de poursuivre dans cette veine d'une politique écologique plus sociale, le gouvernement a lancé, mercredi, le chantier du pacte de solidarité écologique. Un sondage et trois rapports commandés par Valérie Létard et réalisés par des acteurs de l'environnement et du monde de la solidarité ont notamment confirmé que « les plus modestes sont les plus exposés aux risques environnementaux » ou encore qu'ils « cumulent inégalités sociales et environnementales ».La présentation définitive du pacte de solidarité écologique est prévue pour le mois de juin, a indiqué Valérie Létard. Celle-ci a par ailleurs refusé de faire un lien entre la décision de lancer ce chantier très social et la proximité des élections régionales, à propos desquelles plusieurs sondages sont assez pessimistes pour les listes soutenant le gouvernement. « Jean-Louis Borloo m'a fait entrer dans son ministère précisément pour m'occuper de solidarité et d'écologie, s'il m'a demandé de venir c'est bien pour ça ! », a-t-elle martelé. naf
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