Le Nord peine à honorer ses promesses d'aide au Sud

Quand on leur pose la question, les experts de l'OCDE doivent chercher dans leurs dossiers pour retrouver la date exacte de la promesse des pays développés de consacrer 0,7 % de leur PIB à l'aide publique au développement. Elle remonte au 24 octobre... 1970. Lors d'une conférence de presse sur l'aide publique au développement (APD) mercredi, Angel Gurria, le secrétaire général de l'OCDE, rappelait que les pays riches n'ont consacré en moyenne que 0,26 % de leur PIB à cette aide en 2004. En 2005, ils avaient prévu lors du G8 de Gleneagles de porter ce pourcentage à 0,36 % en 2010, mais la réalité est que ce pourcentage n'atteindra que 0,33 %, loin de l'objectif affiché de 0,51 % que se sont fixé les 15 pays du Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE.la France à l'amendeCes engagements non tenus ont un coût : entre 2004 et fin 2010, l'écart entre les promesses faites par les pays donateurs lors de Gleneagles et les flux effectivement versés représentera 21 milliards de dollars, l'APD se limitant à 107,4 milliards de dollars, selon une étude de l'OCDE. Celle-ci estime que 17 milliards de dollars de dons ne seront pas concrétisés sur cette période, et que 4 milliards de dollars manqueront à l'appel en raison de la contraction des PIB sous l'effet de la crise.Les pays les plus à l'amende sont la France (0,46 % du PIB à l'APD), l'Allemagne (0,40 %), l'Autriche (0,37 %), le Portugal (0,34 %), la Grèce (0,21 %) et l'Italie (0,20 %). À l'opposé, des pays comme la Suède, les Pays-Bas, la Belgique, le Royaume-Uni ou la Finlande affichent des pourcentages d'APD supérieurs au seuil de 0,51 %. En tout, 16 pays donateurs ont honoré leurs engagements sur 23. « Grâce à eux, l'APD a malgré tout progressé de 35 % depuis 2004 », a voulu rassurer, mercredi, Angel Gurria. Mais le secrétaire général n'en est pas moins inquiet pour l'avenir. Pendant que les promesses ne sont pas honorées, les besoins des pays pauvres augmentent. Tout y concourt, la hausse démographique et celle du prix des matières premières. « Compte tenu des prochains cycles de discussions sur le financement du changement climatique et des inquiétudes sur la sécurité alimentaire, j'encourage tous les donateurs à tenir leurs promesses », a plaidé Angel Gurria. Laurent Chemineau
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