Capgemini marque sa différence avec des acquisitions ciblées

La politique de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf, très peu pour Capgemini. La SSII européenne - qui a publié ce jeudi un bénéfice net en hausse de 57 %, à 280 millions d'euros, au titre de 2010, pour un chiffre d'affaires en hausse de 3,9 %, à 8,7 milliards - était très attendue sur le sujet de la croissance externe, après l'acquisition de SIS (les activités informatiques de Siemens) par sa rivale Atos Origin, en décembre. Il faut dire que cette grosse opération de 850 millions d'euros a relégué Capgemini au rang de quatrième SSII en Europe, derrière IBM, HP et Atos-SIS. Tout en saluant « la richesse que le rapprochement entre Atos et SIS représente pour l'Europe », Paul Hermelin, directeur général de Capgemini, a indiqué aux analystes financiers et aux journalistes qu'ils ne devaient pas s'attendre de la part de son groupe à une opération d'une telle envergure.Les métiers du futur« Nous voulons réaliser chaque année une à deux acquisitions de taille moyenne, c'est-à-dire d'une centaine de millions d'euros, notamment pour nous développer dans les pays émergents, et racheter parallèlement de petites sociétés axées sur les métiers du futur comme le ?cloud computing? (informatique à distance) », a détaillé Paul Hermelin. Une stratégie que le groupe a mise en oeuvre l'an dernier déjà, avec le rachat du brésilien CPM Braxis, pour 503 millions d'euros, complété par plusieurs petites acquisitions de 3 à 33 millions. « Nous aimerions répliquer l'opération CPM Braxis dans d'autres pays émergents. Ce qui ne signifie pas pour autant que nous allons réaliser des acquisitions de 500 millions d'euros en Inde ou en Chine », a précisé Paul Spence, directeur général adjoint de Capgemini, en charge du développement. Malgré l'accent mis sur les pays émergents, destinés à représenter 10 % de son chiffre d'affaires « à moyen terme » contre 5 % aujourd'hui, le groupe n'en oublie pas les marchés matures. « Nous ferions volontiers une acquisition aux États-Unis, où Capgemini est trop petit », admet Paul Hermelin. Mais les cibles sont rares et chères, au pays de l'Oncle Sam.Si Capgemini se refuse à procéder à une acquisition d'envergure, ce n'est pas faute de moyens. Le groupe dispose d'une trésorerie nette de 1 milliard d'euros. Mais « le rachat de grosses sociétés nécessite de faire du nettoyage, ce qui détourne l'acquéreur de son business pour un certain temps », estime Paul Hermelin, bien décidé à acquérir uniquement des sociétés en bonne santé, quitte à les payer un peu cher. Une stratégie appréciée par la Bourse : l'action, qui a bondi de 7,6 % jeudi, affiche une envolée de 35 % sur les douze derniers mois.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.