Easyjet menace Aéroports de Paris de freiner sa croissance à l'avenir

Easyjet fulmine. La compagnie à bas coûts britannique tire à boulets rouge sur les redevances d'Aéroports de Parise Paris (ADP). Au point de menacer de freiner sa croissance à l'avenir, voire de quitter les aéroports parisiens à long terme. « L'accès aux créneaux horaires et l'évolution des coûts aéroportuaires constituent les deux seuls freins à notre expansion en France », a indiqué ce mercredi, lors d'un point presse à Paris, le directeur France d'Easyjet François Bacchetta. Avant d'ajouter, à propos des tarifs aéroportuaires de Roissy et d'Orly : « Si ce n'est plus rentable économiquement, on enlèvera les avions et on les mettra ailleurs. » Tout en précisant que ce n'était pas d'actualité aujourd'hui puis, en aparté, qu'il parlait à long terme « si le bouchon était poussé trop loin ». Cette année, la compagnie n'a pas hésité à réduire sa capacité de 20 % à Londres-Luton, le lieu de son siège, après une hausse des redevances de 20 %.« distorsion de concurrence »Autant de flèches alors qu'ADP a décidé de geler en 2010 ses hausses de redevances puis de les augmenter modérément les années suivantes, à cause de la crise du secteur aérien. Mais, plus que le gel des prix en 2010, la low-cost dénonce la structure tarifaire qu'elle juge défavorable (voir « La Tribune » du 22 janvier 2010). Notamment le fait que les redevances sur les passagers vont augmenter de 9,6 %, tandis que celles d'atterrissage et de stationnement vont diminuer de 10 % à 15 %. « C'est un pousse au crime », tempête François Bacchetta. Pour lui, ce choix pénalise les compagnies à bas coûts qui affichent des coefficients d'occupation très élevés, et avantage celles dont les vols sont moins bien remplis puisque le coût de l'atterrissage va diminuer. Et de citer carrément Air France qui va bénéficier de ce système. « C'est une distorsion de concurrence. Il faut que cela cesse. » François Bacchetta a aussi mitraillé le projet d'ADP de sortir du périmètre régulé les activités commerciales à partir de 2011. Ce qui, selon lui, « va mécaniquement entraîner une hausse des redevances ». « C'est scandaleux, j'en appelle à l'état pour empêcher cela », a-t-il dit. Interrogé, ADP n'a pas souhaité faire de commentaires même si, en interne, on rappelait « la volonté de modérer les tarifs de la direction ». Pour l'heure, Easyjet continue son développement en France en ouvrant de nouvelles lignes. Disposant de 17 avions basés, la compagnie en ajoutera trois autres d'ici à 2011. De quoi transporter 10,5 millions de passagers, contre 10 millions attendus cette année.
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