Mouvementée ? C'est peu de le dire. Réunis hier à Paris dans le cadre de la commission nationale des affaires générales et sociales préalable à l'assemblée générale des 15 et 16 avril, les 200 présidents et secrétaires généraux des régions et des départements de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) ont fait part de leur colère contre le régime social de l'auto-entrepreneur qu'ils jugent particulièrement déloyal. « Comment nos adhérents peuvent-ils lutter contre des personnes qui n'ont pas les mêmes devoirs fiscaux et sociaux qu'eux et qui par conséquent peuvent casser les prix et proposer des tarifs compris entre 13 et 17 euros de l'heure ? » s'insurge Patrick Liébus, le nouveau président, depuis le 21 janvier, de l'organisation représentative. Relativement épargné par la crise en 2009, les carnets de commandes étant plutôt bien garnis, le secteur est aujourd'hui rattrapé par la morosité. « Une année 2010 qui s'annonce difficile et le régime de l'auto-entrepreneur, c'est la double peine », estime Jean Lardin, l'ancien président de la Capeb, aujourd'hui aux commandes de l'Union professionnelle artisanale (UPA).TensionsPour apaiser les tensions entre les chefs d'entreprise « classiques » et les auto-entrepreneurs, la Capeb propose trois solutions. La première, radicale, consisterait tout simplement à exclure les activités du secteur du bâtiment du champ des activités autorisées aux auto-entrepreneurs. La deuxième consisterait à n'autoriser cette activité dans le bâtiment qu'une seule année, au lieu des trois prévues par la loi. Enfin, la Capeb plaide pour un enregistrement de tous les auto-entrepreneurs à la Chambre des métiers, et pas seulement de ceux qui déclarent une activité complète. « Ceux qui ne déclarent qu'une activité complémentaire font tout autant de dégâts », martèle Patrick Liébus. F. P.

latribune.fr

17 Mars 2010, 23:19

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