Pas de risque accru de cancer à cause du mobile

La vaste étude scientifique Interphone sur l'utilisation des téléphones portables et le risque de cancer du cerveau, menée dans 13 pays, dont la France, sous l'égide de l'OMS, a été rendue publique lundi, avec beaucoup de retard. Ces résultats, très attendus, « ne permettent pas de mettre en évidence un risque accru de cancer cérébral » conclut le Dr Christopher Wild, le directeur du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), basé à Lyon, qui a coordonné l'étude.Si l'étude de plus de 5.000 cas de tumeurs du cerveau (gliomes et méningiomes) laisse suggérer un risque plus élevé pour les utilisateurs déclarant le temps cumulé d'appels le plus long, « les biais et les erreurs empêchent d'établir une interprétation causale.  » L'interprétation des données a fait débat au sein de la vingtaine de chercheurs, en raison de la part d'utilisateurs réguliers plus forte que dans la population et de la surestimation du temps d'appel par les patients diagnostiqués.Le CIRC observe qu'il faut poursuivre l'étude notamment parce que « la majorité des sujets n'étaient pas des utilisateurs intensifs de téléphone portable selon les normes actuelles », puisque la consommation médiane se situait autour de 2 heures à 2 h 30 d'utilisation mensuelle. Les analyses porteront sur d'autres usages du portable et d'autres tumeurs (nerf acoustique, glande parotide). nouveau projetLe Professeur Elisabeth Cardis, le chercheur principal de l'étude, va coordonner un nouveau projet « MobiKids », financé par l'Union européenne, pour étudier le risque de tumeurs du cerveau lié à l'utilisation du mobile chez les jeunes, qui n'étaient pas couverts par Interphone. Naturellement, l'asociation des opérateurs mobiles, la GSMA, et le Forum des fabricants de mobiles (MMF), se sont réjouis de ces résultats. Ils ont participé au financement d'Interphone à hauteur de 1,7 million d'euros chacun (sur un total de 19,2 millions, dont 3,7 millions payés par l'UE), avec un système de « pare-feu » garantissant l'indépendance des scientifiques. Delphine Cuny
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