Croissance en hausse pour 2010, mais déficits persistants

Voilà un exercice auquel François Fillon n'était pas rompu. Réviser à la hausse des prévisions de croissance. Depuis son arrivée à Matignon, le Premier ministre était plutôt le porteur des mauvaises nouvelles, révisant régulièrement à la baisse les perspectives de l'économie française. Devant un parterre de chefs d'entreprise, François Fillon n'a donc pas boudé son plaisir pour affirmer son sentiment que « nous sommes parvenus à un tournant dans la crise [...]. La reprise se dessine, elle est fragile, mais je crois qu'elle est en germe ». Le gouvernement relève donc ses prévisions d'activité. Cette année, le PIB ne devrait plus reculer que de 2,25 % (au lieu des 3 % prévus) et, pour 2010, François Fillon table sur une croissance du PIB de 0,75 % (contre 0,5 %). Pas question pour autant de se laisser aller à l'euphorie. Le Premier ministre prévient que « la crise ne sera terminée que le jour où le chômage commencera à baisser ». Et ce n'est pas pour tout de suite. Dans un communiqué, Christine Lagarde indique que le « chômage devrait augmenter pendant encore quelques trimestres ». Ses proches expliquent ce relèvement des prévisions de croissance par l'effet combiné d'un « impact plus rapide que prévu des mesures de relance », « d'un contexte international qui se stabilise », et par « la fin du déstockage » dans les entreprises. Un choix délibéréDe cette reprise qui se dessine, peut-on espérer une amélioration sur le front des déficits publics, lesquels sont attendus à des niveaux record, entre 7 % et 7,5 % du PIB, cette année et l'année prochaine ? « Le lien entre activité et rentrées fiscales n'est pas normal dans cette phase du cycle », prévient-on à Bercy. De plus, si François Fillon a rappelé, hier, la nécessité de « remettre en ordre les finances publiques », il a aussitôt ajouté qu'« il faut le faire sans prendre le risque de casser » cette reprise fragile. Le budget 2010, en prolongeant certains dispositifs du plan de relance, illustre ce choix politique d'utiliser les finances publiques pour soutenir la croissance, reléguant au second plan la question de l'endettement.
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