L'incohérence menace la politique économique de Zapatero

EspagneQui tient réellement aujourd'hui le gouvernail de la politique économique espagnole ? La question se pose de plus en plus à Madrid alors que se multiplient les déclarations divergentes de membres du gouvernement, tout particulièrement sur la politique fiscale. Et cela à un moment critique où tous les organismes internationaux (le dernier en date : l'OCDE mercredi, après la Commission de Bruxelles et la Banque mondiale) s'accordent à affirmer que la sortie de la crise sera en Espagne, de toute évidence, beaucoup plus lente qu'ailleurs.charivariTout se passe comme si, depuis le départ du ministère de l'Économie, en avril dernier, de Pedro Solbes, qui vient en sus d'abandonner son siège de député, la partition des déclarations économiques s'interprétait désormais à plusieurs voix, et pas précisément en ch?ur ! Un jour, le groupe parlementaire socialiste parvient à un accord formel avec d'autres formations de gauche sur une hausse modérée de la pression fiscale? avant d'y renoncer quelques heures plus tard à peine. Un autre jour, c'est un ministre qui annonce une hausse de l'impôt sur le revenu pour les tranches les plus élevées, mais le lendemain, c'est le président du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, qui dément toute intention en ce sens. Un jour apparaît une déclaration ministérielle contraire à une hausse de la TVA, le lendemain une autre donnant à penser qu'elle figure entre les impôts indirects à alourdir en 2010. Un charivari qui va d'autant plus croissant que celle qui a succédé à Solbes au ministère de l'Économie, Elena Salgado, est loin de jouir du poids politique, et donc de l'influence unificatrice de son prédécesseur.À quoi attribuer ces déclarations contradictoires ? Apparemment au fait que personne ne sait au juste, même au sein du gouvernement, quelle est la véritable politique économique qui a les faveurs de Zapatero. Un Zapatero qui n'hésite plus à démentir publiquement ses ministres, et que d'aucuns voient de plus en plus enclin au présidentialisme. Certes, il reste le patron incontesté du parti, et personne ne remet en cause un leadership qui s'est traduit par la brillante victoire électorale de 2008. Mais si les sondages continuent à refléter une chute des socialistes, les fissures pourraient devenir à l'ordre du jour.Thierry Maliniak, à Madrid
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