La querelle s'aggrave entre EDF et son partenaire américain Constellation

Le dialogue par courriers rendus publics se poursuit entre EDF et son associé américain Constellation. Vendredi, l'électricien du Maryland s'est dit prêt à céder tout de suite à EDF, pour 1 dollar, sa part de 50 % dans leur coentreprise Unistar, vouée au développement de nouvelles centrales nucléaires. Il demande « juste » le remboursement de 117 millions de dollars, sur les 817 millions de frais engagés par les deux associés pour leur projet d'EPR de Calvert Cliffs, près de Baltimore. EDF a pris acte de cette proposition mais il s'est empressé d'indiquer que ce sujet ne pouvait être dissocié de la question de l'option de 2 milliards de dollars que veut exercer Constellation contre lui. Cette option (un « put » en anglais), remontant aux accords signés en décembre 2008 et valable jusqu'à la fin de cette année, oblige EDF à acheter à Constellation, pour 2 milliards de dollars, certaines des centrales à charbon de l'américain. Le problème, c'est que la valeur de ces actifs serait, depuis, tombée à 1 milliard de dollars. Conflit commercialSelon EDF, cette clause avait été accordée comme bouée de sauvetage, alors que l'électricien américain connaissait de graves difficultés financières, mais, depuis, la situation de son partenaire s'est bien améliorée, ce qui rend l'option caduque. Constellation, de son côté, refuse de céder sur le « put » et de lier cette question à celle du projet d'EPR. « Nous croyons que le sujet séparé de notre désaccord contractuel sur l'option de vente devrait être traité séparément. Ce conflit commercial ne devrait pas être utilisé pour tenir le projet Calvert Cliffs en otage », note Constellation dans son dernier courrier publié vendredi. Pour tenter de sortir de cette crise, EDF a proposé une réunion ce mardi à Washington entre les deux parties, qui permettrait de poser l'ensemble des litiges sur la table, indique l'agence Reuters. Alliés depuis juillet 2007, les deux électriciens s'étaient encore rapprochés en décembre 2008 avec le rachat, par EDF, de la moitié des centrales nucléaires de l'américain. Le groupe tricolore avait déboursé 4,5 milliards d'euros à l'issue d'une bataille contre le milliardaire Warren Buffett, et il était ainsi devenu le premier actionnaire de Constellation avec 8,5 % de son capital. Mais, depuis, les relations entre les deux alliés se sont dégradées, jusqu'à ce que Constellation fasse connaître, il y a une semaine, son refus de poursuivre leur projet commun de Calvert Cliffs. S'il veut mener à terme, malgré tout, son projet de construire et d'exploiter quatre EPR aux États-Unis, EDF devra impérativement se trouver un nouvel allié américain, car un étranger ne peut être majoritaire dans une centrale nucléaire outre-Atlantique.
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