Retraites :

Tenir jusqu'aux vacances. Tenir la semaine en évitant un dérapage des manifestations et un blocus économique du pays... Telle est la principale préoccupation de l'Elysée et du gouvernement en ce lundi. Pour le reste, le cap de l'exécutif ne change pas : il reste celui de l'inflexibilité. François Fillon l'a réaffirmé dimanche soir, sur TF1, s'essayant une nouvelle fois à convaincre les Français de la pertinence de la réforme, en rappelant les améliorations apportées au texte au cours du débat parlementaire. «Le débat ira à son terme au Sénat» et la réforme des retraites sera «votée», a expliqué le Premier ministre, opposant ainsi une fin de non-recevoiraux syndicats. Le Premier ministre a par ailleurs affiché une grande fermeté face aux risques de blocage du pays, lié aux grèves et occupations de raffineries.Une stratégie risquéeL'exécutif espère que le mouvement se dégonflera après la nouvelle journée de mobilisation de mardi. La sixième depuis la rentrée. L'Elysée table sur le vote du projet de loi par le Sénat mercredi et sur le début des vacances de la Toussaint, le week-end prochain, pour mettre un point final au conflit. Mais cette stratégie n'est pas sans failles et une double menace plane sur l'exécutif. La première, le pire des scénarios pour le chef de l'Etat, serait celle d'un incident violent dans les cortèges de lycéens. D'où l'appel au sang-froid lancé dès vendredi par Brice Hortefeux aux forces de l'ordre. La seconde serait un blocage progressif de l'économie. Outre les mouvements de grève dans les raffineries, des actions plus dures sont annoncées dès ce lundi dans les transports, notamment chez les routiers et les cheminots. Du côté des syndicats, la partie n'est pas plus facile. La journée de mobilisation de samedi n'a pas permis de faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Les manifestants ont été nombreux à défiler (3 millions selon la CGT, 825.000 selon la police), mais moins que lors de la précédente journée d'action du mardi 12 octobre. Les défilés ont en fait rassemblé quasiment autant de manifestants que le samedi 2 octobre. Pas de quoi conclure à une amplification de la contestation... et rien qui vienne nourrir de façon décisive la réflexion sur la stratégie à adopter pour les prochains jours ! Certes, à l'issue de la manifestation de samedi, Bernard Thibault, pour la CGT, a mis en garde le gouvernement : « On va aller aussi loin qu'il le faut et continuer aussi longtemps qu'il le faut. » Jean-Claude Mailly, pour FO, a prévenu : « Ce n'est pas parce qu'une réforme est votée qu'elle s'applique. » Et François Chérèque, pour la CFDT, a récusé toute « lassitude » parmi les manifestants. Mais la prochaine intersyndicale, jeudi, s'annonce délicate : il s'agira de décider de donner ? ou pas ? une suite aux actions. Les syndicats ont encore quatre jours pour tenter d'y voir plus clair...
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