Vers une accalmie ou un durcissement de la situation ? Malgré les nouvelles menaces de blocage des dépôts par les grévistes, « il n'y aura pas de pénurie d'essence », car le « gouvernement est très vigilant là-dessus », assurait dimanche à l'AFP, le ministre du Travail, Eric Woerth. Tellement vigilant qu'il pourrait recourir aux forces de l'ordre : « Nous ferons débloquer les dépôts pétroliers si nécessaire », a averti Brice Hortefeux au Grand Jury RTL-« Le Monde ». Tandis que le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, précisait sur Europe 1 que seules 200 stations-service sur 13.000 étaient « gênées ». L'industrie pétrolière est optimiste. Certes, la journée de samedi a été « très dure », reconnaissait à l'AFP le président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), Jean-Louis Schilansky, mais la situation s'est bien améliorée dimanche, selon lui. Accusés par le président de l'Ufip, les automobilistes, qui, « pris de panique », se sont « précipités pour faire le plein, ne permettant d'alimenter les stations suffisamment vite ». Mais tout est rentré dans l'ordre, selon lui, et les industriels ont désormais « les moyens de livrer les stations de façon quasi-normale » avec « un accès aux dépôts qui est libre ». « La menace d'une pénurie s'éloigne considérablement avec plusieurs semaines de stock disponible, mais nous ne pourrons pas tenir éternellement », prévient-il néanmoins. La situation dimanche restait en effet tendue. La préfecture de Seine-et-Marne a ainsi pris un arrêté de requisition de personnel gréviste pour répondre aux « difficultés d'approvisionnement en carburants en Seine-et-Marne et dans la région Ile-de-France », selon le texte révélé par l'AFP. Les grévistes, eux, ne semblent pas vouloir baisser les bras. La grève se poursuit dans les douze raffineries de métropole, a affirmé dimanche Charles Foulard, coordinateur CGT du groupe Total. Et la CGT de ne pas « exclure que d'autres dépôts soient bloqués », d'autant que « les transporteurs devraient entrer aussi dans le conflit » contre la réforme des retraites.Les aéroports bien alimentésCôté aéroports, la menace d'une pénurie de kérosène s'éloigne, selon le gouvernement, car l'oléoduc qui les fournit a repris du service samedi soir. Roissy est « parfaitement alimenté » et il n'y a « plus aucun souci » pour cet aéroport, a assuré Dominique Bussereau. Pour Orly, « il n'y a jamais eu de problèmes », indique l'Ufip. S. B.

latribune.fr

17 Oct 2010, 23:19

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