Les députés examinent un budget inédit de rigueur

En matière budgétaire, une page est en train de se tourner. C'est du moins l'opinion du rapporteur général du budget, le député UMP Gilles Carrez. « Après une décennie d'insouciance budgétaire, il n'est plus l'heure de rêver à un rétablissement spontané des finances publiques par le miracle de la croissance économique », explique-t-il dans son rapport sur le PLF 2011, publié à la veille du week-end. Le projet de loi que les députés vont commencer à examiner ce lundi ouvre, certes, une « nouvelle ère budgétaire », se félicite le rapporteur général. Budget inédit de rigueur, le PLF 2011 a pour double objectif de diminuer le déficit de l'Etat de 152 milliards d'euros en 2010 à 92 milliards en 2011 et de ramener le déficit public de 7,7 % à 6 % du PIB l'an prochain. Une croissance de 2 %, le gel des dépenses de l'Etat (hors dette), et toute une série de mesures fiscales, notamment sur les « niches », devant permettre d'y parvenir.soutenir l'effortMais, si Gilles Carrez salue l'effort de réduction de la dépense publique, il prévient aussi qu'elle ne portera ses fruits « qu'à long terme ». Et conclut qu'il « ne doit pas être exclu de privilégier le rétablissement des recettes dans l'attente de voir les réformes structurelles donner leur plein effet ». Bref, il ne faut pas s'interdire d'actionner davantage encore le levier des impôts. L'effort entamé dans le PLF 2011 devra être « maintenu, voire amplifié au cours des années à venir », avertit le rapporteur. Mieux, de nouvelles ressources peuvent même être « dégagées dès 2011 ». A cet égard, le député regrette la stratégie du « coup de rabot », alors que « quelques mesures fiscales fortes [...] auraient clairement répondu à l'urgence budgétaire ». Pour les années 2011-2014, il plaide par ailleurs pour un gel en valeur du coût des dépenses fiscales, à l'image du gel des dépenses de l'Etat finançant les politiques publiques. A ce sujet, Gilles Carrez a fait ses calculs : la masse salariale de l'Etat représente 31 % des dépenses hors pensions et intérêts de la dette. Il aimerait donc bien la « stabiliser en valeur »... tout en reconnaissant que cela impliquerait un gel du point d'indice pour la période 2011-2013. Une hypothèse que le gouvernement écarte pour l'instant.
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