La vente de Liverpool au propriétaire des Red Sox confirmée

Cette fois, c'est fait. Après dix jours d'incertitude juridique, le club de football de Liverpool est sauvé d'une mise sous administration, qui aurait mené à une relégation presque certaine. Vendredi, New England Sports Ventures (NESV), le propriétaire de l'équipe de base-ball américaine Red Sox, a conclu l'acquisition du Liverpool FC, pour 300 millions de livres (340 millions d'euros).NESV pensait avoir déjà conclu l'acquisition le 6 octobre. Mais les propriétaires américains, Tom Hicks et George Gillett, se sont accrochés jusqu'au bout. Ayant acheté le club en 2007, ils essuient, avec cette revente, une perte de 160 millions d'euros. Pour bloquer l'opération, ils ont multiplié les recours en justice, aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Mais les tribunaux ont finalement tranché, estimant que la vente à NESV était légale.Il était temps : la date butoir pour rembourser la dette de 270 millions d'euros due à Royal Bank of Scotland tombait vendredi dernier. En cas de défaut de paiement, le club aurait été mis sous administration et il aurait automatiquement perdu 9 points au championnat. Étant donné son début de saison catastrophique, puisque les « Reds » de Liverpool sont actuellement 18e au classement, une telle pénalité l'aurait probablement condamné à la relégation. DériveL'échec de Tom Hicks et George Gillett est symbolique d'une dérive du football britannique de ces dernières années. Comme Malcolm Glazer avec Manchester United, ils ont acheté le club en l'endettant. Mais les résultats médiocres du club sur le terrain, doublés de la crise économique, les ont rendu incapables de rembourser. En avril dernier, leur banque créditrice, Royal Bank of Scotland, a donc mis les deux Américains en minorité au conseil d'administration, nommant un nouveau président, Martin Broughton, chargé de trouver un repreneur. Les deux propriétaires avaient alors donné leur feu vert à ce dernier pour mener à bien l'opération, et le tribunal a estimé vendredi qu'ils ne pouvaient plus revenir sur leur décision.NESV, dont le principal actionnaire est l'Américain John Henry, peut inscrire à son crédit le succès des Red Sox, qui a multiplié les trophées ces dernières années. Mais la reconstruction de l'équipe créée en 1892 n'en restera pas moins difficile : elle n'a rien gagné de prestigieux depuis la Ligue des champions en 2005, son entraîneur Rafael Benitez est parti à la fin de la saison dernière, et le nouveau stade, nécessaire pour augmenter les recettes, n'a jamais dépassé l'étape des promesses. Le retour à la gloire risque d'être long.Éric Albert, à Londre
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