Les jeux sur les réseaux sociaux deviennent une véritable manne

InternetUn grand immeuble en brique au 444 de la rue DeHaro, quartier de San Francisco autrefois réputé comme la Mecque des dotcom. Bienvenue au siège de Zynga, start-up qui règne sur l'univers du « social gaming ». En quelques mois, la start-up est passée de 45 à 475 salariés, une croissance qui va la forcer à déménager pour la deuxième fois en un an. À l'origine de cette ascension vertigineuse ? L'incroyable succès de Farmville et Mafia Wars, deux de la dizaine de jeux développés par Zynga pour les réseaux sociaux comme Facebook et MySpace.Avec 60 millions d'utilisateurs chaque mois Farmville, diffusé sur Facebook, est devenu le jeu social le plus populaire de la Toile. Chaque jour 25 millions de fermiers virtuels se connectent pour vérifier que leurs semences ont poussé et partager avec leurs amis leurs aventures à la ferme. Mark Pincus, le CEO de Zynga, aime à décrire les jeux sociaux comme « l'heure du cocktail » sur la Toile.La clef de leur popularité ? « La simplicité et la gratuité qui permettent d'attirer une très large audience et pas seulement l'audience traditionnelle des jeux vidéo. Par exemple 59 % des joueurs de Farmville sont des femmes », explique Mark Skaggs, responsable du développement de Farmville. Deux fois par semaine Farmville introduit un élément nouveau afin de ne pas lasser les joueurs. Tout le monde peut devenir fermier, chacun se voyant attribuer un petit tas de monnaie virtuelle qui permet de commencer à cultiver son bout de terre. Pourtant tout n'est pas gratuit sur Farmville. Selon les estimations, l'essentiel des 100 millions de dollars de profits que Zynga devrait enregistrer en 2009 proviendrait de la vente de biens virtuels (la start-up reste discrète quant aux projections exactes). « En un seul jour nous avons par exemple vendu 800.000 tracteurs sur Farmville. À titre de comparaison, 231.531 tracteurs ont été vendus aux États-Unis en 2008 », illustre Lisa Chan, responsable des relations publiques chez Zynga. Or, pour s'offrir un tracteur sur Farmville, il faut débourser 33.300 pièces (les fermiers peuvent gagner des pièces en vendant le fruit de leurs récoltes) ou dépenser 20 dollars payables par carte de crédit ou via PayPal. Ce marché des biens virtuels aux États-Unis pèserait 1 milliard de dollars bien réels, estime Justin Smith dans son étude Inside Virtual Goods. Selon lui les jeux sociaux sont une véritable poule aux ?ufs d'or. Siqi Chen, le PDG de Serious Business, start-up dont le jeu Friends For Sale consiste à acheter ses amis, a compris que sa société valait de l'or le jour où un joueur (basé en Arabie Saoudite) a souhaité débourser 10.000 dollars contre de la monnaie virtuelle afin de pouvoir s'offrir les gens qu'il désirait.marché en plein boomLa rançon du succès ? Farmville a par exemple été la proie de cyber-escrocs qui ciblent notamment les adolescents qui n'ont pas de cartes de crédit en les incitant à gagner de la monnaie virtuelle en échange d'un numéro de portable (pour mieux les inonder par la suite de spam par SMS).Preuve ultime de l'attractivité de ce marché en plein boom : Electronic Arts, le roi du jeu vidéo traditionnel, vient de s'offrir Playfish, le concurrent de Zynga, pour 275 millions de dollars, et même 100 millions supplémentaires si la start-up atteint ses objectifs financiers.Anne Senges, à San Francisco
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