Le Medef joue la montre sur le dialogue social dans les TPE

SocialLe Medef ne se pliera pas à l'ultimatum du gouvernement sur le dialogue social dans les très petites entreprises (TPE). Tel est, en substance, le message qu'a délivré, hier, Laurence Parisot lors de sa conférence de presse mensuelle. « Aucune porte n'est fermée, mais est-ce qu'en pleine crise, c'est vraiment la priorité des priorités ? Le conseil exécutif du Medef, de manière unanime, a répondu non », a souligné la présidente du Medef.Le dossier est en train de tourner à l'imbroglio. À l'origine, il s'agissait pourtant simplement de compléter la réforme de la représentativité syndicale. La loi d'août 2008 prévoyait que les partenaires sociaux négocieraient sur la manière de mesurer l'audience des syndicats et sur les moyens de renforcer la représentation des salariés dans les TPE avant le 30 juin 2009. Mais le délai a été dépassé et un simple groupe de travail a été mis en place à la rentrée. Très divisé, avec des lignes de fracture entre l'UPA, la CGPME et le Medef, mais aussi au sein de ce dernier, le patronat rechigne à entrer dans une négociation en bonne et due forme. Le 20 octobre dernier, Xavier Darcos tape du poing sur la table et indique qu'il légiférera faute d'accord entre les partenaires sociaux d'ici à la fin de l'année. Le ministre du Travail est d'autant plus impatient qu'il craint que la mesure de la représentativité effectuée en 2013 soit contestée, faute de prendre en compte tous les salariés.délai de réflexionL'initiative n'est guère du goût du Medef qui refuse de se laisser forcer la main. Hier, Laurence Parisot a donc demandé un nouveau délai de réflexion, sans vouloir en fixer l'échéance. Surtout, la présidente du Medef a minimisé l'enjeu de ces discussions : « La loi prévoit qu'il y ait une mesure de l'audience dans les branches où plus de la moitié des salariés travaillent dans des entreprises de moins de 11 salariés. Or cela concerne une vingtaine de branches ? cabinets d'avocat, huissiers de justice, pharmacie ?, dont très peu sont adhérentes au Medef », a-t-elle pointé.Le ministère du Travail estime, lui, que le champ de la négociation concerne près de 4 millions de salariés. Mais, soucieux de ne pas remettre de l'huile sur le feu, il laisse aux partenaires sociaux jusqu'au début de l'année 2010 pour parvenir à un accord. La prochaine réunion du groupe de travail, le 25 novembre, sera déjà une bonne indication de la volonté patronale d'avancer? Agnès Laurent
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