L'investissement dans la production

Avec des recettes en baisse cette année, TF1 et M6 verront le niveau de leurs obligations d'investissements dans la production audiovisuelle diminuer pour 2010. Elles sont en effet assises sur le chiffre d'affaires publicitaire de l'année précédente. Au début de l'automne, une note de l'Association des chaînes privées évaluait à près de 108 millions d'euros la baisse potentielle de la contribution des « historiques privées gratuites » à la production audiovisuelle en 2010. Avant la crise, en 2008, TF1 et M6 avaient investi respectivement 250 et 95 millions d'euros en « ?uvres originales d'expression française ».Le secteur de la production indépendante, dont TF1 et M6 assurent au moins un tiers du chiffre d'affaires, s'alarme. Mais, la situation sera sans doute moins critique. L'amélioration récente du marché publicitaire conduit à des prévisions moins pessimistes : ? 14 % pour TF1 (contre ? 20 %) et ? 9 % pour M6 (contre ? 6 %). La baisse des obligations des deux chaînes pour 2010 serait finalement inférieure à 50 millions d'euros, selon nos estimations. Et en réalité, encore moins : les accords signés fin 2008 entre TF1 et les syndicats de producteurs permettent de lisser les à-coups liés à la crise. Dès lors que la baisse de recettes publicitaires dépasse 10 %, ce sera le cas cette année, une partie des dépenses obligatoires de TF1 sera reportée sur 2010.Surtout, France Télévisions s'est engagé à renforcer ses investissements dans la création de programmes à 385 millions d'euros en 2010, contre 375 cette année et 369 en 2008. Quant à Canal Plus, en 2008, le CSA chiffrait à 46 millions d'euros son investissement dans la production d'?uvres indépendantes tous genres confondus. Pour 2010, avec la poursuite des séries « Engrenages, Mafiosa? », la chaîne a déjà annoncé qu'elle investirait 42 millions d'euros dans les seules fictions, « contre 5 en 2005 ».Enfin les chaînes gratuites de la TNT viennent de fixer, par accord avec les producteurs, les taux de leurs obligations jusqu'en 2015. Leur chiffre d'affaires publicitaire de plus de 200 millions d'euros en 2009 est en hausse de plus de 30 %. Ainsi Direct 8, W9, TMC, NT1, NRJ 12, Gulli et Virgin 17 devraient investir une quinzaine de millions d'euros dans la production en 2010, le double en 2011. NRJ 12 a ouvert deux cases de documentaires en prime time. Gulli a commencé à financer seule ou avec une autre chaîne des séries d'animation.tensionsLes dépenses dans la production d'?uvres du patrimoine audiovisuel (fiction, documentaires, animation, captation de spectacles) devraient être stables, voire en légère hausse en 2010, estime Jacques Peskine, délégué de l'Union Syndicale des producteurs audiovisuels. Ce qui n'empêche pas de fortes tensions entre chaînes et producteurs. La négociation serrée sur les tarifs n'est pas réservée à la production de « flux » (émissions de plateaux, magazines) qu'aucune obligation n'encadre. « Dans la fiction, le documentaire? les chaînes demandent des baisses de 20 % sur les devis, des droits de diffusion plus longs, sur plusieurs chaînes d'un même groupe, sur le Web, privant le producteur d'un second march頻, déplore Juliette Prissard, du Syndicat des producteurs indépendants. Isabelle Repito
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